
AGEMS – Association genevoise des Etablissements Médico-Sociaux
Jean-Marc Guinchard
Discuter, partager, débattre pour trouver des solutions
L’AGEMS (Association genevoise des Etablissements Médico-Sociaux) privilégie la discussion et les rencontres pour aborder les nombreux thèmes relatifs aux EMS. Elle mise sur le partage entre ses membres, les autorités cantonales et de nombreux intervenants pour trouver des solutions aux problèmes du quotidien et à ceux auxquels ces établissements font face. Pour nous parler de ses démarches et de son approche, Bien Vivre a rencontré, Jean-Marc Guinchard, son secrétaire général.
Quelle est l’histoire de l’AGEMS ?
L’AGEMS, a été créée en 2015. Aujourd’hui, elle compte 6 établissements qui totalisent environ 700 lits. Elle est membre à part entière de Curaviva, association faîtière suisse des EMS, et applique la charte éthique de cette dernière. Elle entretient des contacts réguliers avec la Fédération genevoise des EMS, autre faîtière cantonale, et avec l’Adepag, association des directeurs d’EMS. Bien que n’en étant pas signataire, elle applique la convention collective de travail du secteur, afin de prodiguer aux personnels de ses membres des conditions de travail optimales. Elle s’attache également à rencontrer les responsables de la Direction générale de la santé (DGS) avec qui elle tient à entretenir des relations constructives et ouvertes, tout en souhaitant conserver sa spécificité et son indépendance. Elle a également édité à l’intention de ses membres une Charte de gouvernance, rappelant les principes de base nécessaires à une gestion saine et transparente d’un établissement médico-social, seule à même de garantir un accueil optimal des résidents, ainsi que leur bien-être. Pour finir, elle s’attache également à mutualiser certaines activités comme la formation.
Une nouvelle convention collective est sur la table. Qu’en est-il ?
Depuis 5 ans, l’AGEMS demandait à participer à la commission paritaire et à la commission de négociation mais un frein était mis par les associations même si nos membres appliquent la convention actuelle alors que rien ne les y oblige. Aujourd’hui, enfin les choses se sont calmées et nous sommes admis à la table des discussions. Nous savons tous que c’est un travail de longue haleine qui nous attend mais qui permettra au final d’avoir un cadre conventionnel bien réglé, ce qui sera une bonne chose pour l’ensemble du personnel des EMS. A titre personnel, je tenais spécialement à participer, car je prône le dialogue social. A l’heure qu’il est, nous attendons le cahier des revendications des syndicats pour démarrer les négociations.
Autre dossier d’importance, la loi sur la gestion des établissements pour personnes âgées. Pouvez-vous nous en dire plus ?
L’AGEMS et la FEGEMS, les deux associations représentant les EMS genevois, et l’Etat ont créé un groupe de travail qui se réunit une fois par semaine, depuis août 2021. Le travail est important d’où ce rythme soutenu car nous voulons arriver à ce que les dirigeants d’EMS aient plus de liberté. Qu’ils continuent à être contrôlés par l’Etat est normal, nous ne le remettons pas en cause, mais nous voulons que ce dernier prenne en considération l’esprit entrepreneurial des directeurs et que le prix des pensions soit justifié. Aujourd’hui, il est fixé par l’Etat et n’est pas toujours juste car chaque EMS est différent, ne serait-ce déjà que par sa taille et le lieu où il se trouve. Ce groupe de travail a donc pour mission d’arriver à ce que chaque EMS puisse fixer son propre prix, le tout avec validation de l’Etat.
Aujourd’hui, en février 2022, quel retour faites-vous sur la crise sanitaire que nous avons vécue ?
Durant 2 années, les EMS ont été mis à rude épreuve et sur tous les fronts. Si nous avons encore quelques cas de Covid, ils sont drastiquement à la baisse par rapport à certaines périodes très difficiles. Tous EMS confondus à Genève, sur les 4000 résidents qui y vivent, 1000 ont été guéris de la maladie et 500 sont décédés. Cette période a demandé un investissement et un engagement exceptionnels de la part de tous les personnels surtout quand les résidents étaient assignés à résidence et ne pouvaient pas voir leurs familles. De nombreuses actions ont été mises en place alors pour les divertir car ils étaient nombreux à être atteints du syndrome du glissement, c’est-à-dire ne plus avoir envie de vivre. Ainsi des concerts dans les jardins avoisinants ou encore la venue des proches sous les balcons pour faire des coucous ont été mis en place. A ces heures compliquées s’ajoutaient également pour les employés, la gestion de certaines familles qui n’étaient pas contentes du tout d’être privées de visites. L’obligation d’un certificat ou d’une attestation Covid a certaines fois amplifié les choses. On a même vu des actes de violence ! Heureusement, ils sont très rares et tout laisse à penser que nous allons maintenant vers des jours meilleurs.
AGEMS
pa JM Guinchard
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