Alfonso Gomez

Maire de Genève

 

Le vert, une couleur synonyme d’avenir

L’écologiste Alfonso Gomez est en charge du Département des finances, de l’environnement et du logement. C’est à lui qu’incombe également d’être maire de la Ville de Genève, depuis juin 2023 et ce pour une année. Végétalisation du territoire, élaboration du budget de la ville, mise en œuvre de la Stratégie climat… son quotidien est rythmé autour de dossiers qui concernent le présent ou d’autres pour le futur, entre autres, le réchauffement climatique. Pour nous en donner les grandes lignes, Alfonso Gomez répond aux questions de Bien Vivre.

Pourquoi faites-vous de la politique?

Je suis tombé dedans alors que j’étais enfant. Mon grand-père, républicain, ne manquait jamais de commenter l’actualité. Un de mes oncles m’a beaucoup influencé également. Il avait 10 ans de plus que moi et était très investi dans la contestation estudiantine en 1969. Dès que j’ai été en âge de le faire à mon tour, j’ai collaboré avec des associations puis à 20 ans, j’ai adhéré, ici à Genève, au parti socialiste. Par la suite, j’ai été sur le terrain pour le CICR, où j’ai travaillé durant 15 ans. Cela m’a marqué au niveau des droits humains et de l’environnement, une cause qui m’interpellait déjà. C’est sur le terrain, en voyageant dans des pays en voie de développement, que j’ai constaté encore plus fortement les dégâts, notamment sociaux, causés par les atteintes à l’environnement. Pour cette raison, j’ai fait par la suite le choix des Verts. Je ne cherchais pas spécialement à être élu mais à être un militant pour faire bouger les choses. Il en a été autrement et mon implication a grandi jusqu’à ce que j’arrive au Conseil administratif de la ville de Genève.

Vous êtes en charge du Département des finances, de l’environnement et du logement. Dans chacun de ces domaines, quel est le dossier le plus important que vous ayez sur la table?

Concernant les finances, l’objectif prioritaire est d’arriver à maintenir à l’équilibre le budget de la Ville tout en dégageant des besoins importants tant pour le social que l’écologie. Il faut assurer les recettes pour pouvoir faire ces dépenses. C’est compliqué vu les risques qui pointent à l’horizon comme les impôts qui pourraient être prélevés par rapport au lieu de résidence et non plus au lieu de travail. Ceci entraînerait une baisse des rentrées d’argent, il faudrait donc trouver une juste balance entre tous les besoins. J’ai bon espoir que cette initiative soit refusée, même si la vigilance reste de mise.

Pour l’environnement, nombre de dossiers se travaillent de concert avec le département de l’aménagement dont est en charge Frédérique Perler. Nous œuvrons ensemble sur la Stratégie climat et voulons réduire la circulation motorisée qui fait souffrir Genève par ses nuisances. Notre objectif est de renforcer la mobilité douce. Il en va de même pour l’arborisation des rues. S’il est évident qu’il y a déjà beaucoup d’arbres autant dans la ville que dans les parcs, il faut encore retirer du béton. Même sur des petites surfaces, c’est toujours cela de gagné. Les projets menés par le Service des espaces verts dont j’ai la charge et qui vont dans ce sens sont nombreux. Nous en avons un par exemple aux Grottes avec l’implantation d’une micro-forêt qui remplacera un parking, comme cela a déjà été réalisé à Villereuse. Si nous utilisons des parkings dans un but de végétalisation, nous proposons aux utilisateurs des places de remplacement, à proximité, dans un des parkings souterrains dont la Ville est propriétaire. Elle en détient un certain nombre ce qui permet de trouver de bonnes alternatives.

Pour finir, concernant le logement, la ville grandit, il est donc important de veiller à ce que la diversité des logements reste équilibrée. Aujourd’hui, il y a une carence en matière de logements sociaux. Cela ne date pas d’hier puisque depuis plus de 20 ans, le taux de vacance est très bas. Pour autant, Genève reste assez exemplaire par rapport à nombre d’autres villes où les centres ne sont plus accessibles qu’à des personnes ayant des moyens importants. Il m’incombe donc d’avoir un œil sur cet équilibre et de tout mettre en œuvre pour qu’il soit maintenu. Toujours pour le logement, mais cette fois sous l’aspect environnemental, des travaux de rénovation sur une partie importante du parc immobilier de la ville doivent être réalisés. De nombreux immeubles doivent être rénovés. De grands travaux vont ainsi démarrer à la Cité Jonction. C’est un projet qui se chiffrera en centaines de millions et qui concerne une part non négligeable de logements propriétés de la Ville. D’autres vont également être lancés sur de plus petites structures. Il faut aller de l’avant partout où c’est possible : c’est une question d’environnement, mais aussi de santé publique. Des appartements mal isolés par exemple, qui gardent la chaleur quand des pics de canicule touchent Genève, ne sont pas acceptables. Assainir et rénover est donc une priorité en tous points.

La Genève de vos rêves, elle est comment?

C’est une cité encore plus verte ! J’ai dit que la végétalisation était déjà à un niveau assez haut mais tout dépend des quartiers. Il ne faut pas oublier que Genève est la ville la plus densifiée de Suisse, nous devons donc encore faire grandir cet aspect essentiel pour le futur. Aujourd’hui, la canopée atteint 21% sur le territoire de la ville. L’objectif est d’atteindre 25% d’ici 2030 et au final 30%. Une des choses essentielles pour y arriver est de focaliser notre manière de circuler autour de la mobilité douce et des transports en commun, afin de libérer la chaussée d’une partie des voitures, qui disposent aujourd’hui d’une place disproportionnée. Dans mes rêves, j’irai plus loin en faisant par exemple du boulevard des Tranchées non plus un axe routier mais une promenade où il ferait bon déambuler. Je vous promets que pour ce faire, j’ai tout dans la tête!

Département des finances, de l’environnement et du logement
Rue de l’Hôtel-de-Ville 5 – CH-1204 Genève
Tél. +41 22 418 22 33
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