ANEMPA – Association neuchâteloise des établissements et maisons pour personnes âgées

Bien vivre au grand âge, en EMS ou ailleurs

 

Si la très grande majorité des aînés vieillit chez elle, le plus souvent jusqu’à la fin de leur vie, l’EMS répond aux besoins en soins et en accompagnement du très grand âge quand l’état de santé physique ou psychologique ne permet plus l’autonomie nécessaire. Les parcours de vie ne sont toutefois plus aussi linéaires que par le passé et il existe aujourd’hui des options favorisant le maintien à domicile qui complètent l’offre en hébergement résidentiel. L’ANEMPA œuvre notamment pour les conditions-cadres dans lesquelles les institutions médico-sociales s’inscrivent pour l’ensemble de leurs prestations. D’autres dossiers d’importance occupent également sa secrétaire générale, Fabienne Wyss Kubler, qui répond aux questions de Bien Vivre.

Pouvez-vous nous parler de l’ANEMPA en quelques mots?

Principale faîtière d’EMS, notre association regroupe les institutions médico-sociales à but non-lucratif. Créée en 1971 et active dès 1972 pour relever – déjà à l’époque – le défi posé par le vieillissement démographique, elle s’est développée au fur et à mesure de la complexification des enjeux socio-sanitaires. Elle est devenue un pôle d’expertise centré sur les besoins auxquels les soins et l’accompagnement de longue durée en milieu institutionnel doivent répondre. L’ANEMPA, c’est aujourd’hui 27 institutions, quelque 1500 bénéficiaires et 1800 collaborateurs, soit environ 1300 postes à plein temps dans les soins et le secteur socio-hôtelier. Signataire de la convention collective de travail du domaine de la santé neuchâtelois, l’ANEMPA s’inscrit dans un réseau d’échanges et d’actions au niveau cantonal et supra-cantonal. Elle fédère également ses membres au travers d’une structure informatique commune.

Quelles sont les missions et actions menées par l’ANEMPA?

Partenaire cantonal prépondérant, l’ANEMPA est l’interlocuteur de référence dans le domaine du grand âge en milieu institutionnel au sens large. Elle contribue ainsi aux réflexions et aux politiques liées aux enjeux de la prise en charge des personnes âgées favorisant le maintien à domicile. Dans ce cadre, elle s’attache à défendre et à promouvoir la qualité et les spécificités de l’accueil, de l’hébergement et de l’accompagnement médico-sociaux. Le rôle intrinsèque de notre association est le soutien apporté à ses institutions membres. Pour cela, elle se fonde sur la mutualisation des connaissances et des compétences qu’elle réunit. Les principaux axes de son action sont:
– L’information à l’interne et à l’externe sur les développements médico-sociaux;
– La représentation des institutions membres vis-à-vis des autorités, des acteurs du réseau socio-sanitaire, des médias et de la population;
– Le développement d’actions et de mesures utiles au fonctionnement des institutions membres, ainsi qu’à la qualité et à la visibilité de leurs prestations en faveur des personnes âgées accueillies;
– La coordination au travers de travaux de réflexion, de conception, d’argumentation et d’élaboration pour la concrétisation de positionnements et d’outils associatifs.

Entrer en EMS n’est pas la première ni la seule solution pour les personnes âgées. Comment appréhender la question quand l’autonomie vacille?

Bien vieillir et bien vivre dans le grand âge nécessite une forme d’anticipation qui souvent s’accompagne de certains deuils: admettre que l’autonomie s’en va progressivement, accepter un soutien externe, constater que son logement n’est plus adapté à son état de santé en sont quelques exemples. Beaucoup de personnes âgées retardent ces renoncements jusqu’à ce que l’EMS devienne brutalement la seule option, souvent après une hospitalisation. Or, les institutions médico-sociales se sont diversifiées et proposent non seulement du long séjour gériatrique, psycho-gériatrique ou psychiatrique ainsi que de l’hébergement non-médicalisé en pension, mais aussi du court séjour, de l’accueil en foyer de jour et des appartements avec encadrement. Nos membres participent ainsi pleinement aux réformes actuelles destinées à favoriser le maintien à domicile de la population âgée neuchâteloise. Dans ce processus, les institutions se projettent dans de nouveaux modèles de prise en charge, articulant offres stationnaires et ambulatoires.

Est-il difficile de former et recruter dans le domaine du grand âge?

Au vu des enjeux démographiques et sanitaires, notre secteur d’activité offre de multiples opportunités pour toute une série de professionnels. Les modèles médico-sociaux sont en pleine évolution et beaucoup de choses sont à construire, par exemple en termes d’articulation des prestations ou d’interdisciplinarité des équipes. Nos métiers souffrent toutefois encore d’une image peu attractive, souvent parce que leurs caractéristiques sont peu connues et parce que l’EMS véhicule de nombreux stéréotypes en lien avec la vieillesse et la fin de vie. L’ANEMPA a donc aussi un rôle essentiel à jouer pour déconstruire les idées préconçues et pour rendre plus visible toute la richesse que le monde médico-social recèle et que notre société peine parfois à appréhender.

Quels sont les défis de demain pour les EMS?

Notre domaine est soumis à des planifications longues et les défis futurs sont en fait déjà réalité. Les institutions médico-sociales s’inscrivent en particulier dans un processus de modernisation des infrastructures, avec des projets de construction ou de rénovation destinés à contribuer au renforcement de la qualité de l’accueil et de l’hébergement des personnes âgées. Mais il faut dire que, au-delà des bâtiments et des concepts de prise en charge, cette qualité se fonde surtout sur les ressources humaines et sur les compétences mises en œuvre dans les soins et l’accompagnement des aînés. Les EMS et foyers de jour devront aussi – à l’instar des autres acteurs socio-sanitaires – répondre à une augmentation de la complexité des prises en charge, tout en composant avec la pression croissante sur la tarification des prestations. Dans ce mouvement qui voit les institutions accueillir des situations plus lourdes avec des bénéficiaires plus atteints dans leur état de santé, il faudra également s’attacher à préserver les spécificités de l’accueil médico-social, celles qui font des établissements des lieux de vie en même temps que des lieux de soins. Réussir cette combinaison sera essentiel pour garantir la qualité de l’accompagnement offert et pour permettre le positionnement d’un secteur d’activité qui se doit d’attirer et de conserver les compétences nécessaires à des prestations répondant aux besoins de la population âgée neuchâteloise dans une logique de continuité des soins.

ANEMPA
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