apiah – Association patronale des industries de l’Arc-horloger

Séverine Favre

 

Une association présente sur tous les fronts

Créée en 2012 de la fusion de deux associations patronales, l’apiah représente environ 250 entreprises actives dans la sous-traitance horlogère et microtechnique occupant quelque 16 000 collaborateurs. Elle offre de nombreux services à ses membres et les accompagne au quotidien. Nouvelle convention collective de travail, office social très actif, restructuration interne… les dossiers sont nombreux. Pour nous en parler, rencontre avec Séverine Favre, secrétaire générale de l’apiah depuis mars 2023.

Qui êtes-vous Séverine Favre ?

J’ai démarré ma carrière professionnelle comme psychologue-criminologue au sein de la police neuchâteloise où je suis restée 11 ans. Conjointement, j’ai obtenu un MAS (Master of Advanced Studies) en ressources humaines et management humain qui m’a permis de changer de voie et de devenir responsable de la formation professionnelle à la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse, et ce durant 11 années. Attirée par les études, j’ai parallèlement étudié le droit pour obtenir en janvier 2024 le master of law. Je suis arrivée à l’apiah où j’ai officiellement pris la fonction de secrétaire générale le 1er mars 2023 suite au départ à la retraite de la titulaire du poste.

Quelles sont les missions de l’apiah ?

L’apiah a pour but de défendre les intérêts généraux de ses membres et de les conseiller en particulier dans le domaine du droit du travail avec toute la complexité de l’application de la Convention collective de travail des industries horlogère et microtechnique suisses. Les négociations avec les syndicats constituent également une autre de ses missions tant pour des dossiers individuels que pour le renouvellement de la CCT et les salaires minimaux.

A qui s’adresse votre office social ?

L’office social de l’apiah est là pour accompagner et apporter un soutien à des personnes salariées des entreprises membres, mais pas exclusivement, qui traversent des périodes difficiles financièrement. L’office n’octroie pas de moyens financiers mais aide à mettre sur pied des plans de désendettement et à trouver des arrangements avec les créanciers par exemple. Ces actions peuvent être menées de concert avec l’employeur. Apprécié autant par les personnes concernées que par les entreprises, ce service traite en moyenne 80 dossiers par année.

Existe-t-il d’autres actions menées par l’apiah ?

Effectivement, il y en a d’autres comme le soutien apporté par la Fondation de l’apiah à la formation professionnelle, en particulier aux apprentis des formations techniques, qu’ils soient jeunes ou adultes en reconversion. Pour certains, le suivi des études est rendu compliqué par un budget très serré. Le conseil de fondation de l’apiah examine alors attentivement les demandes et si les critères sont remplis, une bourse peut leur être octroyée.

Les formateurs sont également soutenus par une modeste contribution financière sous forme de prime pour leur engagement. Beaucoup ont deux casquettes puisqu’ils doivent d’une part rester actif au sein du poste qu’ils occupent et d’autre part accompagner un ou plusieurs apprentis.

Qu’en est-il de la nouvelle convention de travail ?

Arrivant à échéance le 30 juin 2024, notre CCT devait être renégociée entre le patronat et les syndicats. Obtenir un résultat qui satisfasse au mieux les deux parties induit un long travail de discussions, d’échanges et de négociations qui a réuni pas loin de 40 personnes durant 10 journées complètes. Au final, la nouvelle CCT qui entrera en vigueur le 1er juillet 2024 fait preuve de belles avancées dans certains domaines.

Que va changer la restructuration de l’apiah ?

Dans le secteur horloger, la caisse de compensation AVS/ALFA de l’industrie horlogère est organisée en agences qui dépendent hiérarchiquement des associations patronales. Bien que ce système donne satisfaction, l’OFAS a décidé de ne plus autoriser cette exception. Les agences devront dès le 1er janvier 2025 être transférées hiérarchiquement au siège. Le personnel de l’agence 51.10 ne sera plus rattaché à l’apiah mais au siège de la caisse de compensation horlogère afin qu’il n’y ait plus qu’une seule et unique entité. Cette scission impose de nombreuses réflexions en termes de ressources humaines, matérielles, logistiques, informatiques et financières.

Comment se porte la sous-traitance horlogère et microtechnique actuellement ?

Les chiffres de la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH) concernant l’export en 2023 ont affiché une valeur record et le nombre de montres correspondant a aussi augmenté (Revue FH du 14 mars 2024). L’année 2024 s’annonce plus calme pour les exportations. Du côté des sous-traitants, depuis novembre dernier, les choses sont différentes. L’évolution pour cette année semble moins encourageante. Le volume des commandes est en baisse avec des répercussions sur la production et sur les effectifs. Tous les acteurs de la sous-traitance ne sont pas impactés de la même manière et il est difficile aujourd’hui d’avoir une vision globale du secteur. Certains parlent d’un retour progressif à la normale alors que d’autres sont un peu plus sous pression. Même si le premier semestre 2024 est tendu, il est trop tôt pour dire si cette tension va durer. Il y a beaucoup trop d’inconnues au niveau de la situation géopolitique mondiale qui jouent sur les exportations qui elles-mêmes impactent le travail des sous-traitants en Suisse.

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