AR-TER

Un atelier qui traverse les échelles

L’atelier ar-ter est un collectif à taille humaine basé à Carouge. Ses fondateurs, forts de nombreuses années d’expérience ont fait le choix d’une approche transversale et proposent des projets à toutes les échelles. Il réunit des professionnels de générations et d’expériences diverses et a su s’illustrer par plusieurs projets, comme la rénovation de l’emblématique Pont de Carouge, la réhabilitation du site des Berges de Vessy sur Arve, les espaces publics du Vieux Carouge et de Versoix Centre-Ville ou encore le projet de 220 logements dans le quartier de la Combaz à Gland. Zoom sur un bureau qui fête ses 10 ans cette année !

Une riche histoire…

Installé dans l’une des Tours de Carouge, ar-ter a été fondé en 2008 par trois professionnels au parcours riche et varié. Issus du « collectif d’architectes bbbm » qu’ils ont co-fondé en 1984, Jacques Menoud et Marcellin Bathassat (FAS) ont pu s’illustrer au fil des ans par la conduite de nombreuses réalisations comme la transformation du Grand rural de Landecy (prix Intersassar en 1987), la rénovation des Bains et Jetée des Pâquis, ou encore la réalisation des premiers immeubles Minergie de 120 lo­gements (projet lauréat du concours en 2000) au quartier du Pommier à Genève. Forts de leurs diverses expériences, pour ces deux passionnés le temps est venu de partager leurs connaissances et savoir-faire avec la jeune génération. Ils fondent en 2008 avec Laurent de Wurstemberger, architecte (FAS) de l’Ecole d’architecture de Mendrisio au Tessin, une nouvelle structure dénommée ar-ter, atelier d’architecture-territoire. S’y associent Astrid Rogg, administratrice, et Pedro Diaz-Bérrio, architecte en provenance de Lisbonne. Ces personnalités, issues de générations, de formations et d’environnements différents insufflent à ce bureau leur envie de regrouper de nouvelles forces et de partager des compétences avec de jeunes architectes. Aujourd’hui, l’atelier est représenté par une bonne dizaine de collaborateurs qui partagent la même vision autour des thèmes concrétisés par l’activité d’ar-ter (voir monographie Bâtisseurs suisses 2 édité par espazium / TRACES / TEC 21).

Relier les dimensions de l’architecture et du territoire

ar-ter, une raison sociale qui n’a pas été choisie au hasard et qui a fait l’objet d’une réflexion – accompagné par Daniel Kunzi (atelier blvdr) – basée sur une approche transversale et territoriale des échelles de l’architecture, du patrimoine, de l’urbanisme. Une démarche qui s’affirme par un croisement des disciplines dans la complexité des projets qui lui sont confiés. L’atelier accorde une importance particulière aux questions d’échelles territoriales dans lesquelles s’inscrit leur architecture. Restauration et transformation de sites ou d’édifices patrimoniaux, réaménagement d’espaces publics, renaturation de cours d’eau, réhabilitation de sites, études et plans d’aménagement, densification de quartier, réalisations de logements unifamiliaux ou collectifs. Du territoire aux bourgs, villes et villages, jusqu’aux unités des habitations et ses éléments constructifs, ar-ter recherche constamment à intégrer la notion d’espace au cœur de son projet tout en prenant en compte les différents principes d’économie de moyens ou le non gaspillage des ressources matérielles et humaines dans l’acte de construire. Cette culture du projet implique également un volet social important. Pour cet atelier, les notions de confiance, d’investissement, de prise de risque et du commun sont au centre de chacune de leurs réflexions. Une vraie complémentarité entre les complexités spatiales et techniques et la place de l’humain qui se joue dans le processus de projet.

Une vision de partage intergénérationnelle

ar-ter conçoit son atelier comme un laboratoire au sein duquel il assemble les notions de connaissance, de créativité ou d’innovation, et de partage. Chaque projet est l’aboutissement d’un travail de groupe au cours duquel chacun apporte ses hypothèses, ses expériences, doublé d’une pratique interdisciplinaire de projet qui permet à l’atelier de contribuer à l’art de bâtir. Ici la dynamique de connaissance et de recherche prend tout son sens grâce à des collaborateurs investis et passionnés, sans nier les moments de confrontation constructive. La reconnaissance de l’histoire du lieu, comme préalable au projet, leur permet de proposer des solutions sensibles, adéquates aux problématiques entre site et programme (négociation qualitative). L’équipe intergénérationnelle est composée de professionnels issus de plusieurs horizons et générations qui lui permettent de stimuler une sorte de co-apprentissage et de transmission des savoirs et compétences. En parallèle, la nouvelle génération amène et favorise l’exploration de certaines solutions novatrices liées aux nouvelles technologies. Dans cet esprit, l’atelier ar-ter s’attache au développement du projet sur les grands thèmes qui lui semblent essentiels.

Contexte, architecture et patrimoine

Tout commence par un « état des lieux » pour identifier ce qui existe, la prise en compte du contexte. Ce « déjà-là » ou ce « faire-avec » sont quelques-unes des préoccupations clés d’ar-ter. « La question qui nous préoccupe est bien le comment faire, quelle manière construire, comment traiter l’existant et l’ajout ? Car le patrimoine est un projet, reliant modèles, durabilité, inventions et histoire des matériaux. Il est constitutif de notre rapport à notre environnement et nous rappelle que l’architecte travaille sur le territoire de la mémoire. Cette réflexion amène à une nécessité d’emboitement entre patrimoine, écologie et urbanisme ». Actuellement, ar-ter conduit une réhabilitation du site de Compesières et la restauration des étages de son château.

Nature, agriculture et paysage

C’est un domaine où ar-ter est très actif, notamment sur les projets de renaturation de cours d’eau (Protection de la Versoix, renaturation de la Seymaz, organisation des concours sur l’Aire et la Sarine). L’atelier est aussi l’auteur du Plan Paysage du Grand Genève (Grand Prix européens de l’urbanisme 2010). Il considère que la nature, la terre nourricière et l’agriculture constituent les fondements, parmis d’autres, de l’écologie du paysage. « Comment alors « dépiéger » le sol urbain pour rendre la terre fertile et nourricière aux côtés des autres ressources environnementales face à la croissance urbaine ? Ce questionnement n’est pas habituel, mais nos métiers doivent en saisir la dimension territoriale, l’agriculture et la nature constituant notre source de survie ». C’est le sens que tente de donner ar-ter dans plusieurs études d’aménagement du territoire.

Habitat, espace urbain et mobilité

La vaste question du logement et du mode de déplacement se situe, pour ar-ter, au nœud de la croissance des villes. Son implication dans le projet d’un quartier de 220 logements à Gland, ou dans plusieurs concours, entraîne l’ensemble de l’atelier vers une recherche du « plan logement » (typologie) qui allie architecture, urbanisme et mobilité. Dans cette superposition des domaines, les espaces publics constituent un « lien » essentiel pour ar-ter. Une relation que l’atelier a développée à Versoix Centre-Ville (lauréat du concours en 2009), dans le quartier des Communaux d’Ambilly (auteur du projet d’espaces publics) et actuellement dans le projet de réaménagement de la rue du village de Puplinge ou du projet de voie verte pour la Ville de Fribourg.

atelier d’architecture-territoire sàrl / sia fsu
Boulevard des Promenades 8 • CH-1227 Carouge/Genève
Tél. +41 22 304 18 00
info@ar-ter.ch • www.ar-ter.ch