arcjurassien.ch

Mireille Gasser

 

arcjurassien.ch est une structure de coopération politique active dans le développement régional qui réunit les cantons de Berne, du Jura, de Neuchâtel et de Vaud. Dans ce cadre, elle élabore, pilote et met en œuvre des stratégies territoriales, des programmes de financement et des projets au bénéfice du développement économique régionale et de l’attractivité de l’ensemble de ce territoire. Son objectif principal est de renforcer la coopération au sein de l’Arc jurassien suisse et franco-suisse et d’en promouvoir les intérêts. Elle est ainsi membre fondateur de l’OSTAJ, (observatoire statistique transfrontalier de l’Arc jurassien), et pilote de grands projets, dont ARC HORLOGER.

 

L’Arc jurassien franco-suisse en chiffres

– 230 km de frontière
– 1,8 millions d’habitants
– 1 longue tradition industrielle (horlogerie, mécanique) partagée
– Plus de 52 000 travailleurs frontaliers français

arcjurassien.ch est une association de droit privé dont la présidence, actuellement assurée par le Conseiller d’Etat du canton de Berne Pierre Alain Schnegg, sera reprise dès le 1er janvier 2023 par le Ministre jurassien David Eray. Si elle est très active au niveau intercantonal, elle accompagne aussi les cantons dans leurs relations transfrontalières avec les partenaires français de Bourgogne-Franche-Comté, dans le cadre d’Arcjurassien.org. Pour nous parler des projets menés de concert entre les 2 pays, Mireille Gasser, secrétaire générale, répond à nos questions.

Qu’est-ce que Arcjurassien.org?

La Conférence TransJurassienne (CTJ) est née en 1985 de la volonté des 4 cantons et de la Région Franche-Comté qui souhaitaient développer leurs relations et leur connaissance mutuelle. Rejoint ensuite par la Préfecture de Région en 2002, il a été décidé de doter la coopération transfrontalière d’une nouvelle identité commune en 2021: Arcjurassien.org qui est ainsi la plate-forme de dialogue permanent entre autorités françaises et suisses. Elle poursuit, en lien avec les territoires, le déploiement de la stratégie de coopération transfrontalière à l’échelle de l’Arc jurassien franco-suisse. La transversalité de son engagement témoigne de la volonté partagée des entités structurant le territoire transfrontalier à travailler ensemble pour un développement harmonieux de l’Arc jurassien.

L’OSTAJ en quelques mots?

L’OSTAJ a été mis en œuvre à partir de 2005 dans le cadre d’un partenariat entre la Région Franche-Comté, l’Etat et l’Insee pour la partie française, la CTJ-Suisse (devenue aujourd’hui arcjurassien.ch) et les offices statistiques des quatre cantons frontaliers pour la partie helvétique (Berne, Jura, Neuchâtel et Vaud). Il a, en outre, bénéficié du soutien du programme INTERREG France-Suisse. Il est un outil d’observation et d’information statistique harmonisée entre les régions suisse et française. Il est destiné à fournir des éléments permettant une analyse de la situation économique et sociale transfrontalière jurassienne et aussi à soutenir des initiatives communes bénéficiant aux deux pays. Pour fonctionner, l’OSTAJ met en réseau les savoirs, les données, et les instruments statistiques des offices publics statistiques concernés. Ainsi ont été réalisées des études sur l’impact du COVID dans la région ou les activités présentielles.

Pour en savoir plus, le site www.arcjurassien.org/ostaj/publications-et-analyses apporte nombre d’informations.

Qu’est-ce que le programme Interreg France-Suisse?

Interreg est un programme de l’Union européenne qui vise à renforcer la collaboration entre des territoires de pays limitrophes. Les programmes européens de coopération territoriale permettent d’échanger des bonnes pratiques et d’apporter des réponses communes, dans des zones ayant une cohérence territoriale ou entre régions qui relèvent les mêmes défis. Concernant Interreg France-Suisse, les cantons de Berne, Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Valais et Vaud ont souhaité se réunir au sein d’une Coordination Régionale Interreg (CRI) dont la mise en œuvre opérationnelle est déléguée à arcjurassien.ch. Aujourd’hui, nous sommes dans la génération de programme Interreg VI qui court de 2021 à 2027 et qui est doté pour la France de 70 millions d’euros auxquels il faut ajouter les dotations des départements et des régions et de 50 millions de francs suisses pour la Suisse apportés par la Confédération et les cantons. Le programme précédent, qui s’étendait de 2014 à 2020, a permis de soutenir plus de 120 projets autour de différents axes comme la mobilité, le tourisme ou l’innovation pour ne citer que ces domaines. Pour le programme VI, l’axe prioritaire est «l’Europe plus verte» ainsi qu’une volonté affichée de renforcer la coopération entre des petits territoires qui ont des intérêts communs ou des savoir-faire à partager. Interreg permet ainsi d’allouer des fonds à des projets qui contribuent au renforcement des coopérations transfrontalières dans une grande palette de domaines.

Quelles sont les actions menées par arcjurassien.ch pour la CRI?

L’association assure, par rapport au programme Intereg France-Suisse, différentes missions comme, par exemple, la mise en œuvre stratégique et administrative du programme; le soutien aux porteurs de projets; la gestion financière des fonds fédéraux alloués ou encore la représentation du programme dans les institutions fédérales de coordination.

Quelque chose est-il prévu pour les porteurs de petits projets transfrontaliers, trop petits pour candidater sur le programme Interreg?

Pour mieux soutenir les coopérations de proximité, Arcjurassien.org a créé en 2017 un «Fonds de soutien aux petits projets transfrontaliers» (FPPT), à destination des acteurs du monde associatif et scolaire, des collectivités et acteurs du vivre-ensemble de l’Arc jurassien. Ce fonds soutient des projets associatifs, culturels, musicaux, sportifs, éducatifs, solidaires. Grâce à une procédure simplifiée par rapport à Interreg, le FPPT est un appui accessible et adapté aux projets transfrontalier locaux, qui ont pour but de développer les échanges entre citoyens, de faire de l’offre culturelle un vecteur d’appartenance et d’identité, ou encore d’améliorer la connaissance réciproque dans la population et les institutions. Ce fonds est doté d’une enveloppe annuelle totale pour les 2 pays de 100 000 francs. Chaque subvention est de maximum 1000 francs. Nous avons à titre d’exemple soutenu au niveau culturel, «Les chemins de la contrebande franco-suisse», une balade ludique pour les familles, ou encore côté sport, le Trail du Saut du Doubs, qui a réunis sur différents parcours à cheval sur le Doubs des coureurs des deux côtés de la frontière.

Parmi les dossiers soutenus par Intereg, il y a celui de l’ARC HORLOGER. Pourquoi?

En 2020, l’UNESCO a fait entrer au patrimoine culturel et immatériel de l’humanité les savoir-faire horlogers et en mécanique d’art de l’Arc jurassien franco-suisse comme elle l’avait fait en 2016 pour la Fête des Vignerons de Vevey. Dans le cas des savoir-faire horlogers, aucune structure n’existe à l’heure actuelle pour valoriser cette reconnaissance. De ce fait, l’Office Fédéral de la Culture a approché arcjurassien.ch pour trouver une solution. C’est ainsi que nous avons sollicité le programme Interreg pour avoir des fonds à disposition afin d’élaborer un projet visant à monter une structure dédiée et pérenne qui ferait vivre ce patrimoine, le sauvegarderait, le valoriserait… L’enjeu est de taille vu le nombre d’acteurs impliqués dans ces domaines d’activités.

Pour tout savoir de l’Arc jurassien franco-suisse: www.arcjurassien.org
Pour toutes les informations concernant uniquement la partie suisse: www.arcjurassien.ch

Petite photo : © David Schweizer