Atelier Pietrini Sàrl

L’ESQUISSE AU CENTRE DU PROJET

 

L’Atelier Pietrini Sàrl est actif depuis 1999. Toutes les échelles de la composition et de la construction, de l’objet de design à la forme urbaine, y sont abordées avec la même rigueur et méthodologie. La pensée et le projet passent par l’esquisse à la mine. Le dessin est la dimension principale : l’outil, le produit, la recherche et la connaissance « On ne comprend bien que ce que l’on dessine ».

L’atelier étend ses activités de l’élaboration de projets allant de l’échelle urbaine (quartiers d’habitation) et de constructions publiques et culturelles (écoles, bibliothèques, musées), à l’habitation collective et individuelle (immeubles, transformations, villas), à la conception dans les secteurs tertiaires et industriels (bureaux, pavillons d’exposition), jusqu’au design de meubles et d’objets.

Mu par la recherche d’une architecture de qualité et de l’impératif des détails soignés, le projet et le dessin restent au centre de la réflexion. Avec une expérience de plus de 20 ans, l’atelier a pu aborder toutes sortes de projets dont la constante est la recherche d’une simplicité, d’une évidence de signification, rapportant la construction à ses bases : mettre en œuvre la matière par la maîtrise des proportions et des significations. La méthode de travail reste artisanale : une quantité kilométrique de croquis à la mine B2 approche et développe chaque réalisation. Avec l’esquisse, la complexité de la réalité trouve la synthèse et se décante en solutions. Le trait préfigure le possible, encourage l’avenir. L’atelier est dirigé par Guido Pietrini, licencié en architecture à la Faculté d’Architecture de l’Université des Etudes de Florence. Après un an de collaboration au Tessin avec l’atelier Mario Botta, il quitte l’Italie pour s’installer à Neuchâtel en 1995 et fonde l’atelier d’architecture en 1999. Il est épaulé de deux sous-directeurs : Etienne Dubois architecte HES et Gwenael Thiébaud architecte EPFL et compte une quinzaine d’employés. L’espace de travail, un ex-atelier de menuiserie dans une ancienne usine d’horlogerie au bord du lac de Neuchâtel, est un lieu ouvert, généreux, avec la transparence et le calme des origines.

La participation régulière à de nombreux concours révèle l’envie de se confronter et de progresser dans la voie de l’art de l’architecte. Le concours d’architecture est un exercice stimulant qui a permis à l’atelier la réalisation de constructions ayant pour but les échanges et le vivre en société tels qu’écoles, centre d’accueil, musées, bibliothèques, archives. La muséographie est un domaine qui tient particulièrement à cœur à Guido Pietrini dès son travail de diplôme avec un projet de musée d’histoire naturelle pour lequel il obtient le 1er prix national. Ont suivi les Galeries de l’Histoire, la Maison de l’Absinthe, le MEN. Les divers pavillons d’exposition réalisés pour de grandes marques horlogères et de produits de luxe relèvent de la même démarche de la présentation d’objets mais dans un espace-temps éphémère.

Le Carré d’As – Romont

Le nouveau complexe pour la Fondation HG est conçu comme un ensemble de bâtiments donnant l’impression d’être disposés librement, tels des dés jetés par le sort. En réalité les 4 volumes correspondent aux 4 institutions dans l’intention de créer des repaires clairs et leur disposition répond à leurs besoins spécifiques. Les bâtiments forment un vide qui est l’espace de rencontre central ; c’est un lieu de vie, de séjour, de regroupement, d’échange et de mixité. Ce centre offre les accès à tous les secteurs de la fondation. Le bâtiment scolaire est un volume qui, en formant un pliage, s’adapte au contexte et harmonise son échelle à celle des autres constructions. Le SAS est positionné à l’entrée du système, en présentant un portique d’invitation. L’Unité Centrale est le cœur de la structure, elle réunit les fonctions publiques tel une église au milieu du village. Le Foyer est l’élément qui termine la séquence.

Centre visiteurs Camille Bloch – Courtelary

Comme une séquence zigzagante de « ragusa », la volumétrie du bâtiment se développe entre méandres de la Suze et route cantonale. Côté sud, en retrait de la route l’espace dilaté crée, la « piazza ». Ce vide au centre des constructions et aux parfums de chocolat est le point de rencontre d’une nouvelle animation.

Le bâtiment est une sorte de pyramide à trois niveaux : le rez-de-chaussée est l’étage d’accueil, le 1er étage celui du travail avec les bureaux et le 2e celui de la convivialité dans sa « chocantine » en liaison directe avec les secteurs de production à travers la passerelle.

L’architecture reprend les thèmes des produits phares ragusa et torino entre rectangle rationnel du recouvrement du chocolat et les cercles des noisettes. Réinterprétées, les noisettes réapparaissent sous forme de lumière. Les lignes « torino » se font de bois et deviennent parois acoustiques.

Pertuis du Sault – Neuchâtel

La déclivité extrême du site impose une entrée en son cœur au troisième niveau. Trois appartements occupent l’étage entier aux premiers niveaux alors que les étages supérieurs sont départagés en deux unités. Le jeu des terrassements alternés qui se rencontrent dans la construction offre cinq niveaux de jardins différents.

L’orientation des habitations est conçue en déroulant : les chambres vers l’est, la cuisine salle à manger vers le sud et les espaces séjour vers l’ouest, suivant les trois façades et décrivant un arc qui reflète le parcours du soleil. En reléguant les services au nord, les appartements profitent d’une vue sur le centre-ville et le lac. Les volets métalliques reflétant l’environnement contrastent avec la teinte claire de la façade.

Maison sur le littoral – Chez-le-Bart

Cette petite maison naît avec l’intention de donner forme à un programme familiale après tout assez modeste à l’intérieur d’une parcelle de 401 m2. En deuxième rangée de bâti à partir du lac, le terrain profite d’un tissu urbain fait de petites maisons, desservies par l’étroite rue de la Gaine. Ici les percées sur le lac sont rares mais sa présence imprègne les pierres, les arbustes et l’air que l’on respire.

La construction rappelle les modestes cabanes-maisons des pêcheurs et présente un volume allongé, posé perpendiculairement aux rives et qui suit la pente du terrain. Les côtés latéraux, presque dépourvus de fenêtres, sont réalisés selon la technique japonaise du bois brulé (shou-sugi-ban) qui a l’avantage de conférer au bois une stabilité en même temps qu’un aspect velouté et cristallin. Les ouvertures se concentrent sur les façades de tête : ces deux terminaisons du « tube » sont conçues comme des diaphragmes métalliques, parements mécaniques et mobiles qui règlent la lumière. Le dispositif fait de volets coulissants constitue un élément vivant, instable comme une fleur.

Musée d’ethnographie de Neuchâtel

La rénovation du musée d’ethnographie de Neuchâtel s’est déroulée en deux parties : la rénovation de la villa de Pury et la rénovation de la Black Box. Il est intéressant de remarquer que la restauration de la villa de Pury a été assez libre et créative dans la réorganisation de l’intérieur et très stricte et conservative pour ce qui concerne les façades, tandis que les travaux entrepris dans la Black Box ont été dirigés vers un maintien des espaces et une redéfinition des extérieurs.

Construction du XIXe siècle par l’architecte Léo Châtelain, la villa de Pury a fait l’objet d’une rénovation scrupuleuse. Les deux étages nobles sont maintenant consacrés au public et l’administration est concentrée dans les combles. Ce niveau, jadis univers des bonnes, profite maintenant de la lumière naturelle distribuée par le vitrage créé autour de l’espace central.

Le défi muséographique était d’inventer un dispositif qui puisse tenir compte de la richesse des décors originaux et en même temps offrir les avantages d’un contenant neutre. La solution a été trouvée dans la légèreté : un rideau noir passe devant les parois en les unifiant. L’annexe dénommée Black Box a été réalisée en 1954. La façade principale (nord) accueille la fresque de Hans Erni « Les conquêtes de l’homme ». La nouvelle élévation sud, grâce à d’amples fenêtres, instaure un rapport avec le parc et offre la vue du lac et des Alpes. Au nord la nouvelle protection de la fresque est réalisée en prolongeant le cadre existant et en ajoutant des verres suspendus sans cadres. Au sol, une rampe-escalier guide le visiteur vers l’entrée du musée.

ATELIER PIETRINI SÀRL
Monruz 34 • 2000 Neuchâtel
032 720 20 40 • www.atelierpietrini.ch