constructionfribourg

Germain Wicht

 

Quand la construction va, tout va. Oui, mais…

Organisation cadre des associations professionnelles et techniques du canton, représentant environ 15 000 emplois, constructionfribourg, dont le comité est constitué de 16 membres, défend les intérêts de 20 associations, 2 organisations faîtières et de 12 membres individuels. Face à de nombreux dossiers d’importance, l’actualité ne manque pas. Pour nous en parler, Bien Vivre a rencontré, Germain Wicht, son nouveau président.

Vous êtes le nouveau président de constructionfribourg, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’occupe le poste de président depuis fin 2022 et ce, pour une durée de 2 ans. Venant du génie civil, je suis très impliqué dans diverses associations qui défendent les métiers de la construction puisque je suis également président de la FFE ; président de l’Association Région Romandie : organe régional de l’organisation de la Société Suisse des Entrepreneurs et membre du comité de constructionromande.

Qui sont les membres de constructionfribourg et quels sont ses buts ?

Constructionfribourg est une association qui intervient en tant qu’organisation cadre des associations professionnelles et techniques du secteur cantonal de la construction dans les groupes : planification ; secteur principal de la construction ; second œuvre et fournisseurs et services. Elle représente au total, 16 entités. Elle a pour but d’élaborer des bases de décisions pour ce qui concerne la construction ; coordonner la façon d’agir dans la défense des intérêts généraux du secteur et est l’interlocuteur privilégié entre les autorités politiques et de la construction. De plus, elle émet des recommandations à ses membres pour l’exécution des tâches. Elle peut aussi sur le plan interne et externe conclure des contrats concernant des tâches limitées.

Beaucoup rencontrent des problèmes pour obtenir un permis de construire. Des actions sont menées pour y remédier. Où en sont-elles ?

C’est effectivement un sujet sensible qui nous oblige à être réactif puisque ce sont les entreprises qui pâtissent de ces aléas en voyant leur charge de travail diminuer, il était donc important d’agir. Avec la Chambre de Commerce de Fribourg, nous avons envoyé un questionnaire au monde de la construction pour savoir ce qu’il pensait des procédures de mises à l’enquête et l’impact sur leurs sociétés. Les réponses sont maintenant analysées au sein d’un groupe de travail qui comprend également des personnes liées au service d’Etat. De ceci va naître un rapport qui mettra en lumière des solutions adaptées pour accélérer le process à court, moyen et long terme. Il sera soumis à la DIME (Direction des infrastructures, de la mobilité et de l’environnement). Nous espérons que ce travail fera évoluer les choses dans le bon sens, ceci est impératif.

Le travail au noir est un véritable problème. Est-ce que la lutte pour l’endiguer fonctionne ?

J’aimerais vous dire que tout est résolu et que dorénavant chaque chantier suit scrupuleusement la législation et les obligations, mais tel n’est pas le cas ! constructionfribourg met vraiment toute son énergie à endiguer ce fléau mais seule c’est compliqué. D’une part, nous constatons qu’au niveau des services étatiques concernés, les actions ne sont pas suffisantes et d’autre part, beaucoup mettent un frein à dénoncer ce qui est visible et su de tout le monde. Il nous faut donc continuer à se battre sur le terrain pour faire comprendre qu’il est nécessaire de stopper ces pratiques qui nuisent terriblement aux sociétés qui font les choses correctement et avec respect.

Est-il difficile de recruter et de former dans le canton ?

Trouver de la main d’œuvre devient une vraie préoccupation. Un manque cruel dans tous les secteurs de la construction se fait sentir et rien ne laisse espérer que les choses aillent en s’arrangeant. Pour y palier, nous avons une option sur laquelle nous travaillons activement : la formation des jeunes. Là encore, la pénurie d’apprentis est présente. Depuis le Covid, les mentalités ont changé. Ils sont nombreux à vouloir plus de temps libre, des horaires adaptés… des choses qui ne sont pas forcément compatibles avec nos professions. Ce bouleversement nous le ressentons au cœur des entreprises qui voient moins d’apprentis s’intéresser à nos métiers et même sur un salon comme START !. L’intérêt va decrescendo. Pourtant, il y a du travail et on peut faire carrière ! Il est donc indispensable de rendre plus attrayant le secteur pour attirer la relève. La digitalisation est une des clés, il en existe d’autres, à nous de les mettre en évidence, de les valoriser pour redonner l’envie aux plus jeunes d’intégrer des formations synonymes d’emplois à la clé.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Avant de parler de l’avenir, parlons d’aujourd’hui. Globalement, le monde de la construction se porte bien. Le travail est là, les carnets de commande sont remplis. On pourrait croire que les entrepreneurs sont sereins et regardent vers demain avec confiance et optimisme. Pour autant, se projeter devient de plus en plus compliqué pour un bon nombre. Un des freins est la lenteur et les difficultés des procédures qui sont, en plus, souvent mises à mal par des recours. Ceci pénalise les entreprises. Si on parle des gros chantiers du canton, là les choses sont encore plus ardues. Tout se compte en années… Une société ne peut pas monopoliser les forces nécessaires pour mener à bien des travaux si elle n’a pas un planning précis ou en tout cas une projection viable. Si je dois imager mes propos, je vous cite comme exemple plusieurs contournement de localité dont on parle depuis très longtemps. La volonté et l’obligation de leur faire voir le jour devant l’afflux constant de véhicules sont indéniables par contre les projets avancent que très lentement d’où la difficulté d’une planification à court terme. Espérons que les choses vont se décanter comme pour l’obtention des permis de construire, l’embauche et la formation des jeunes.

constructionfribourg
Route de l’Industrie 71 – CH-1791 Courtaman
Tél. +41 26 460 80 20
www.construction.ch