Daniel Ruch

Syndic de Corcelles-le-Jorat – Conseiller national

 

«Ça vous prend aux tripes!»

Il est des chemins de vie qui ne sont pas communs. De ceux qui rapidement vous endurcissent, vous montrent que rien n’est facile mais que le courage, la volonté et le travail peuvent vous conduire vers des cieux plus cléments. Ainsi pourrait se résumer en quelques mots, le parcours de Daniel Ruch, un entrepreneur venu à la politique pour s’investir d’abord pour sa commune, puis son canton et depuis 2 ans, à Berne, pour son pays. Portrait d’un homme « cash », au franc-parler, qui répond sans détour à nos questions.

En quelques mots, quelle est l’histoire de votre vie ?

Je suis originaire de Lützelflüh (BE) et né à Corcelles-le-Jorat en mars 1963. Je suis le onzième d’une fratrie de douze enfants. La vie est dure et le devient plus encore quand mon père tombe malade et que je suis placé dans une ferme à l’âge de 12 ans, avec 6 de mes frères. Autant dire que cela vous forge le caractère. En même temps, c’est ici que je me suis définitivement pris d’amour pour la terre et surtout la forêt. C’est ici aussi que j’ai vite compris que c’est par le travail que l’on peut y arriver. J’ai donc suivi une formation de bûcheron et créé une entreprise forestière avec mon épouse en 1984. Les débuts ont été compliqués mais la volonté et la « rage », dans le bon sens du terme, ont permis qu’elle prospère. Aujourd’hui, elle compte plus de 30 employés et ai reconnu comme la plus importante de Suisse romande dans son activité. De plus, depuis les premières heures, j’y forme des apprentis, une chose qui me tient spécialement à cœur tout comme le fait que mes deux enfants, qui travaillent à mes côtés, vont en prendre la relève.

La politique, vous y êtes venue quand et pourquoi ?

Au départ, mon leitmotiv était de m’engager pour la société ainsi que pour ma commune. Je suis donc élu en 1998 comme Municipal à Corcelles-le-Jorat. En 2007, souhaitant aller plus loin dans mon implication et dans la gestion complète de ce village qui est le mien, j’en deviens le syndic, un rôle que je tiens toujours aujourd’hui. La politique me plaît, elle me titille au quotidien. J’ai envie d’en faire plus et suis élu en 2012 comme député au Grand Conseil du canton de Vaud. Le National me fait de l’œil. Je tente donc de le rejoindre. Après 2 échecs, le destin finit par m’y conduire en 2022. Les choses prennent alors une autre dimension, mes engagements, mes points de vue, mes idées, mes convictions, je les défends également dorénavant au service de mon pays.

Quel est votre quotidien en tant que syndic ?

Je m’occupe plus spécialement de la gestion du personnel de tous les services et je chapeaute le commerce. Au-delà, j’aime avoir un œil sur tout pour que Corcelles-le-Jorat soit gérée de manière intelligente. Il ne faut pas oublier que je suis un entrepreneur avant tout ! Veiller à ses intérêts financiers pour qu’elle ne soit pas dans le rouge et que l’on ait des fonds pour la faire grandir m’est primordial. Pour cela, il faut savoir planifier, réfléchir, organiser et avoir une gestion rigoureuse. Voilà ce qu’est mon quotidien au niveau communal depuis 17 ans.

Qu’avez-vous ressenti la première fois où vous avez siégé au Conseil national ?

Nous sommes le 13 juin 2022. Comme j’arrive en cours de législature, je dois prêter serment devant la tribune. C’est difficile de traduire la sensation que cela procure. J’ai pensé à mes parents en me disant que s’ils me voyaient de là-haut, ils devaient se dire : il a fait un sacré bout de chemin, le gamin ! C’est un moment poignant, qui vous prend aux tripes. L’émotion, 2 ans plus tard, est toujours là. A chaque fois que je passe ma carte magnétique et que la porte s’ouvre, cela me fait quelque chose. J’ai les clés du Conseil national, je ne passe pas de contrôle, c’est particulier, surtout que je porte un immense respect à l’institution. Pour autant, il faut savoir garder les pieds sur terre. Toutes celles et ceux qui me connaissent savent que je n’ai pas changé. L’humilité est essentielle même si elle n’est pas l’apanage de tous en politique.

Et à Berne, comment se passent les choses ?

Nous nous réunissons quatre fois par année durant 3 semaines, voire plus quand il y a beaucoup de sujets à traiter. Il y a 4 grands thèmes autour desquels je travaille et m’implique plus spécialement : les PME, la formation, l’agriculture et l’aménagement du territoire. Autant dire que l’activité est intense. Parallèlement, avec 25 autres conseillers, je suis à la commission de Gestion du National qui supervise la sous-commission des finances et celle de la justice et police. Le maître-mot qui entoure nos travaux est la confidentialité. La diversité est donc au rendez-vous mais à mes yeux, aucun des sujets que je peux aborder ou traiter n’a plus d’importance qu’un autre. Tous sont pour moi à la même échelle. Au final, à titre personnel, j’ai un réel plaisir d’être à Berne, l’ambiance y est bonne.

Comme quoi, quand on veut, on peut ! Enfin… à condition d’avoir le caractère qui va avec, la pugnacité, l’envie et l’amour du travail.

Tac au tac

• Votre plat préféré : une saucisse à rôtir avec de la purée de pommes de terre
• Votre dessert préféré : un chaud-froid
• Votre passion : à égalité le travail et la forêt
• Votre chanteur préféré : Luis Mariano
• Et chanteuse : Sylvie Vartan
• Votre plus beau coin de Suisse : le Jorat
• Votre rêve le plus cher : le bonheur et le bien-être de mes enfants.

 

Pour en savoir + : www.ruchdaniel.ch