16 Juil Fegems – Fédération genevoise des structures d’accompagnement pour seniors

Florian Érard

Toujours faire plus pour les EMS

Fondée en 1998, la Fegems a pour mission de valoriser des établissements médico-sociaux et autres structures dédiées aux séniors, de former du personnel pour assurer une qualité exemplaire et de diversifier les prestations. Elle compte 8 foyers de jour et 40 EMS membres ce qui représente près de 2700 lits sur les quelque 4100 que propose le canton. Très active au quotidien, la Fédération s’implique dans de nombreux projets riches et variés. Pour nous parler de son actualité, rencontre avec Florian Érard, son secrétaire général.

Est-ce que l’image des EMS est bonne auprès du grand public ?

Malheureusement et encore trop souvent, non. Ils sont perçus négativement, à tort, de par des préjugés qui les entourent. Cette image de mouroir ou pire de lieu où la maltraitance serait institutionnalisée nous la contestons. Nous avons initié une communauté d’intérêt « les EMS de Genève ». Le but est d’utiliser des faits, des données qui donne l’idée du poids des EMS à Genève : 5000 résidant·es, 5000 emplois, 3e employeur du canton. Mais proclamer que les structures pour seniors sont importantes au sein du canton ne suffit pas, encore faut-il y associer des exemples concrets. Nous avons par exemple voulu démontrer les possibilités d’ouverture et de décloisonnement multiple qu’il existe en s’appuyant sur ces structures.

Qu’en est-il exactement de l’intégration des EMS dans la vie des quartiers, un de vos grands projets ?

Justement, en lien avec ce qui précède, la Fegems a publié un rapport « Intégrer l’EMS dans son quartier » afin de renforcer l’image de ceux-ci. L’idée est d’offrir une méthodologie aux EMS pour leur permettre d’intégrer pleinement les établissements au cœur de leur quartier ou de la commune où ils se trouvent, tout en offrant un appui opérationnel pour monter des projets. Avec une telle brochure, nous avons voulu démontrer que les possibilités d’ouverture des EMS étaient multiples : que ce soit en accueillant des activités nouvelles venant de l’extérieur ou en contribuant activement à la vie du quartier. Cela peut ouvrir la porte à des activités innovantes, à des moments de partage intergénérationnel, tout en contribuant à une politique du vieillissement inclusive et dynamique. On peut aussi réaliser, avec de tels projets, que des synergies avec des associations locales, des commerces ou d’autres acteurs sont possibles.

Concrètement, la Fegems a publié ces recommandations en septembre 2024 et des premiers projets viennent d’être présentés lors d’une journée annuelle des EMS et foyers de jour. Nous sommes heureux de cette dynamique qui a pu être engagée.

Est-il facile de trouver du personnel ?

Non, la pénurie de personnel est bien là. Il y a certes un défi d’attractivité pour le domaine médico-social, mais aussi des besoins en constante augmentation. La formation de personnel doit suivre cette courbe et, en même temps, il faut que les jeunes, les adultes en reconversion ou d’autres publics aient un attrait pour ces métiers des soins et de l’accompagnement. La Fegems pilote un dispositif d’insertion depuis plusieurs années et c’est un succès. Il faut aussi veiller à attirer un certain nombre d’apprenti·es. Bref, les pistes existent, mais il semblerait que nous – les acteurs du domaine santé-social – puissions faire encore mieux.

La formation continue a-t-elle un rôle à jouer pour garder le personnel ?

Totalement ! En effet, elle est essentielle pour plusieurs raisons : il est essentiel, face à la complexification des situations rencontrées sur le terrain que les collaborateur·trices puissent développer leurs compétences. Il faut donc les outiller pour trouver les clés d’un accompagnement de qualité avec des résidant·es qui peuvent, par exemple, avoir des troubles cognitifs sévères. Mais n’oublions pas, la formation continue est aussi un espace de respiration et d’échange pour les professionnel·les tout en leur donnant la possibilité de développer des domaines d’expertise. Il en va de l’évolution professionnelle. La Fegems croit fermement à la formation continue et c’est la raison pour laquelle nous proposons pas moins d’une soixantaine de formations destinées autant au personnel soignant, qu’aux animateurs, au personnel administratif ou encore de l’hôtellerie-intendance. Un effort sur la formation continue s’accompagne aussi, selon nous, d’un engagement conséquent en matière de formation professionnelle en accueillant les apprentis ou encore en contribuant à l’insertion.

Quelles sont les autres pistes pour attirer du personnel ?

Il y a plusieurs approches. La première concerne la relève et les différentes manières d’interpeller les jeunes et de leur donner envie de travailler dans le milieu santé-social en général. Parce que toutes les entités qu’il englobe connaissent les mêmes soucis à recruter, nous avons unis nos forces et menons actuellement de concert une campagne d’affichage originale, mettant en avant les métiers des soins pour l’instant. Dans un autre ordre d’idée, comme mentionné plus haut, nous avons la chance de travailler avec l’Hospice Général et l’Office cantonal de l’emploi dans le cadre d’un dispositif de formation et d’insertion. C’est une réponse parmi d’autres à la pénurie car des personnes de tous horizons, de tous les âges, qui cherchent une nouvelle voie, viennent à nous. Le résultat est positif même s’il faudrait encore plus de monde. Dernière voie que nous explorons également, les jeunes issus de la migration à qui nous pouvons assurer un emploi dès la fin de la scolarité obligatoire.

Qu’est-ce que « Les EMS de Genève » ?

Parce que réunir les forces et les noms des 54 EMS que compte le canton nous apparaissait nécessaire pour mettre en évidence l’importance du secteur, nous avons créé cette appellation en 2024. Cette communauté d’intérêts, à l’identité visuelle forte, nous permet, entre autres, de faire connaitre 3 chiffres qui en disent long : 5000 résidant·e·s – 5000 emplois – 3e employeur du canton. Chacun pourra découvrir sur le site, www.lesemsdegeneve, nos actions, nos événements et tout ce que nous mettons en œuvre de concert.

Pour finir, et demain ?

La même chose en mieux !

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