Genève-Cliniques

Rodolphe Eurin

 

Discuter, échanger, partager, une base nécessaire

Trois verbes alimentent le titre de cet article. Ils imagent les missions de Genève-Cliniques face aux dossiers qu’elle défend. Au-delà, ils s’associent également au monde médical puisqu’ils sont nécessaires pour apporter les soins de qualité qu’offrent chacune des cliniques membres de l’association. Pour nous parler d’un secteur qui nous concerne tous, rencontre avec Rodolphe Eurin, son président, et directeur de l’Hôpital de La Tour.

Qu’est-ce que Genève-Cliniques ?

C’est une association regroupant des cliniques privées de Genève, huit établissements : Clinique Belmont, Clinique Générale-Beaulieu, Hirslanden Clinique des Grangettes, Hirslanden Clinique La Colline, Hôpital de La Tour, Clinique de la Plaine, Clinique des Hauts d’Anières et Clinique de Maisonneuve. Son objectif est de favoriser l’échange de bonnes pratiques entre ses membres et d’améliorer la collaboration entre les secteurs public et privé afin de contenir les coûts de la santé tout en garantissant une qualité irréprochable des soins. Au total, elle comptabilise plus de 2390 collaborateurs.

Vous avez été réélu en juin dernier. Quel bilan faites-vous de vos deux premières années en tant que président ?

Elles ont principalement tourné autour du Covid. Ces 2 années étaient donc différentes de tout ce que l’on avait pu vivre jusque-là. Au niveau médical, elles ont mis en exergue la coopération possible entre le privé et le public et ce, dans des temps records et surtout sans aucun modèle du genre. En pleine tempête, chacun a fait preuve d’une adaptabilité qui ne peut être que saluée. Si travailler de concert existait déjà, ici les choses ont pris un autre sens et ont permis de renforcer ces liens tout comme la confiance entre les acteurs des deux secteurs.

Comment réagissez-vous face à la loi autorisant la régulation du nombre de médecins exerçant en privé ?

Cette loi est une violente claque pour notre système de santé et s’accompagne de tant d’effets néfastes qu’elle en est dangereuse, l’avenir le prouvera. Nous la combattons en ayant ouvert une discussion avec le Conseil d’Etat. Les solutions pour améliorer l’efficience de notre système doivent s’orienter sur la qualité et la mesure du résultat médical pour le patient. C’est sur ces objectifs fondamentaux que reposent les pistes les plus prometteuses de changer les choses, afin de stimuler le travail en équipe entre médecins, de réduire les actes inutiles ou inappropriés et de renforcer la qualité pour les patients. Là, nous allons pâtir d’un manque de praticiens, sans aucun changement pour accompagner la transition, ce qui n’est pas bon. Pour ces raisons, Genève-Cliniques s’implique en cherchant à trouver des solutions avec les politiques pour instaurer par exemple des exceptions par spécialité médicale et sur la manière de mettre en place le mode d’application. C’est un dossier important qui nous occupe et préoccupe spécialement.

La « Smarter Medicine » peut-elle être une solution plus juste que cette loi ?

Ce n’est pas qu’elle peut, c’est qu’elle l’est. Derrière ce terme anglophone se cache la volonté de ceux qui croient, comme l’Hôpital de la Tour, à la lutte contre la surmédicalisation et à la suppression des actes ni nécessaires, ni appropriés. Si cet hôpital, première institution privée en Suisse à l’appliquer et dont la qualité des soins est reconnue, y adhère comme d’autres dans le public, alors tout le monde peut en faire autant. Née à Berne en 2017, sous l’impulsion de l’Académie suisse des sciences médicales, la « Smarter Medicine » oblige les professionnels à se remettre en question tout comme les patients. Elle peut être perçue comme une révolution puisqu’elle met un frein à un constat avéré qui estime que 20% des opérations et traitements ne sont pas nécessaires dans l’assurance de base. Le montant des économies engendrées est réel. De plus, l’Hôpital de la Tour, qui l’a mis en place en 2021, fait un constat, 2 années plus tard, qui est plus que positif. En effet, les résultats sont très bons et la qualité des soins pour les patients s’en trouve renforcée. En effet, plus on fait de traitements plus on atteint au corps, les diminuer quand ils ne sont pas nécessaires est donc favorable.

La qualité des soins est un « mantra » pour vos membres. Il prime en permanence. Est-ce qu’il est encore possible de la faire grandir dans des établissements déjà hautement renommés ?

Il est toujours possible de faire mieux. On peut avoir à sa disposition le matériel le plus performant, le plus abouti, l’essentiel est en amont de son usage. Il faut en effet privilégier le dialogue entre les différents professionnels intervenant autour d’un patient. Dans tous les domaines d’activité, la discussion entre collaborateurs est omniprésente et fait ses preuves. En médecine, il n’en va pas toujours de même ! Pour cette raison, nous mettons un point d’honneur à ce que les équipes interdisciplinaires partagent leurs points de vue et leurs opinions ainsi que ceux du malade pour trouver les meilleures solutions. Des solutions pour mettre en place des moyens de traitement les plus aboutis qu’il soit sans abuser de soins non nécessaires. On rejoint là l’approche du « Smarter Medicine ». De plus, ce partage d’idées auquel collabore le malade, le met en confiance. Il sait que chacun travaille de front et non seul de son côté. Quand le processus de soins est posé, là la technologie et les infrastructures de pointe dont disposent nos membres sont essentielles. Vous l’aurez compris, un rétablissement ne passe pas seulement par des machines, l’Homme y a toute sa place et nous mettons un point d’honneur à travailler dans cet esprit de partage toujours dans un seul et unique but : la recherche de l’excellence. Cette façon de voir et faire les choses se développe sous une approche dite « Value based healthcare ». Avec elle, la qualité du résultat médical d’un traitement pour le patient est la priorité. Ce principe n’est pas né d’hier mais il a évolué avec le temps et montre aujourd’hui combien il est nécessaire. Pour preuve, l’Hôpital de la Tour qui l’applique au quotidien a obtenu le prix de l’hôpital privé le plus avancé dans cette stratégie à l’échelle européenne, dans le cadre des « European private hospital awards » qui récompense des projets innovants et remarquables.

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