gGmb – Groupement genevois des métiers du bois

Serge Hiltpold

 

La transition énergétique, un des défis de la filière

Fondé en 1890, le Groupement genevois des métiers du bois (gGmb) compte quelque 60 entreprises membres représentant plus de 600 professionnels. Véritable pilier pour ses adhérents, l’association est confrontée à des challenges de taille face à la politique climatique. S’y ajoutent une lutte continuelle contre la main d’œuvre au noir et la nécessité de former une relève motivée et désireuse de s’impliquer dans des métiers qui ont évolués au fil des décennies. Pour nous parler de l’actualité de la gGmb, rencontre avec Serge Hiltpold, son président.

Qu’est-ce que la transition énergétique entraîne dans vos quotidiens ?

C’est un enjeu de taille pour les métiers du bois car les délais sont très courts pour atteindre les attentes de l’Etat. Du coup, les demandes explosent totalement. Les nouvelles lois veulent, par exemple, la mise en conformité des vitrages. Les menuisiers ont beaucoup de mal à suivre, tant il y a à faire. Si les choses sont compliquées, c’est malgré tout pour eux une magnifique opportunité de faire connaître et reconnaître leur travail spécialement quand ils doivent réaliser des pièces pour des bâtiments classés. Pour les charpentiers, rien n’est plus simple vu les obligations d’isolation de toitures. Cela dope les demandes mais il faut du temps et ils en manquent également. Cette situation peut apparaître comme un + pour la bonne santé des entreprises locales mais ne pouvant répondre à toutes les sollicitations, cela fait un appel d’air à une concurrence venue d’ailleurs. C’est donc un enjeu colossal de satisfaire le plus grand nombre. Chacun essaye de s’y adapter au mieux.

Le travail au noir est-il toujours présent sur les chantiers ?

C’et une lutte de chaque instant ! Il est présent et nous mettons tout en œuvre pour que cela cesse. Pour chaque personne qui travaille, l’application de la convention collective romande de travail doit être respectée. Tel n’étant pas le cas, pour endiguer ce fléau, des inspecteurs de la commission paritaire des métiers du second œuvre sillonnent des chantiers pour vérifier la conformité. Pour ceux qui sont de taille et bien visibles, les choses sont plus simples mais un grand nombre se jouent dans des espaces fermés, il est alors beaucoup plus difficile de les détecter et de les inspecter. C’est donc un travail quotidien qui est nécessaire pour essayer de réduire voire d’abolir le travail au noir tout comme la problématique des travailleurs détachés. Il reste à faire, toutes les sociétés ne sont pas scrupuleuses !

Est-ce qu’il est simple de trouver des jeunes souhaitant travailler dans les métiers du bois ?

Nos métiers demandent un savoir-faire car tout n’y est pas standardisé. Pour faire perdurer une qualité et des spécificités artisanales, il est important d’être investi et d’aimer ce que l’on fait. Pour cela, concernant les jeunes, il faut qu’ils arrivent avec cette envie. Malheureusement, nous sommes confrontés à un grand nombre qui choisissent les métiers du bois sans grande conviction. Si la motivation n’est pas au rendez-vous, les choses sont compliquées. Pour cette raison, nous battons le pavé pour présenter nos univers, tous les atouts de nos professions et le bonheur que l’on peut retirer de travailler un matériau aussi noble. Nous en faisons la promotion autant dans les écoles qu’à l’occasion d’événements. C’est important d’aller au contact pour susciter des vocations. De plus, pour ceux qui souhaitent poursuivre leurs études au-delà du CFC, les formations supérieures offrent des débouchés sur des métiers différents où l’intellectuel supplante le manuel. Il y a donc deux approches à prendre en compte et à présenter aux plus jeunes pour les voir nous rejoindre et nous y travaillons.

Groupement genevois des métiers du bois
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