Gian Carlo Chiové

Architecte cantonal

 

Un canton qui ne manque pas de projets à venir

Architecte cantonal depuis 2017, Gian Carlo Chiové a de très nombreux projets d’envergure sur la table. Divers et variés, ils offriront à la population du canton, un confort, des prestations de qualité et des bâtiments pensés pour durer dans le temps. Pour chacun, pas après pas, il met tout en œuvre pour que des réalisations esthétiques et pratiques voient le jour. Qu’en est-il de ces projets ? Pour le savoir, Bien Vivre a recueilli son témoignage.

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

Je suis titulaire d’un diplôme d’architecture de l’HES de Brugg-Windisch et d’un CAS en estimation immobilière. J’ai exercé différents emplois qui m’ont permis d’acquérir de solides connaissances, de me familiariser avec la conduite d’équipes et une grande polyvalence. Ayant assuré le développement de plusieurs projets à succès, cela m’a permis de développer mon réseau professionnel, notamment avec plusieurs bureaux d’architecture et d’ingénieurs. Depuis le 1er février 2017, je suis engagé comme Architecte cantonal.

De nombreux projets sont à venir ou en route, comment l’expliquez-vous ?

En effet, j’ai une quarantaine de dossiers à gérer actuellement pour divers bâtiments dont plusieurs constructions scolaires. Ceci n’est pas le fruit du hasard mais dû au fait que la démographie va toujours crescendo et qu’il faut adapter l’offre à la demande. Il y a également des projets dans les domaines du sport, de la justice ou encore de l’agro-alimentaire. C’est très varié et par conséquent très intéressant.

Devant ces faits, vous vous devez de répondre aux besoins en matière de scolarité. Où en est le collège de Sainte-Croix ?

En 2013, un concours d’architecte a été lancé autour du projet, concours qui a été gagné par un bureau fribourgeois. Zamparo Architectes SA. A partir de là, il y a eu toute la phase de développement, d’études et autres. Aujourd’hui, nous sommes en phase de construction. A la rentrée 2021, les élèves rentreront dans un bâtiment neuf à l’esprit moderne. Des 500 qu’ils sont actuellement, ils passeront à 1100. Pendant cette phase de transition, ils sont installés dans des pavillons provisoires de qualité qui leur permettent de poursuivre leur scolarité sans être impactés par les travaux.

Un projet met du temps à voir le jour, l’agrandissement de la Bibliothèque cantonale, qu’en est-il ?

Tout d’abord, il faut savoir que pour ce projet, une votation populaire a été diligentée et a conduit à un résultat de plus de 80% de oui ce qui prouve combien les Fribourgeoises et les Fribourgeois veulent l’agrandissement de la Bibliothèque cantonale. Elle est très fréquentée par tous les publics et occasionne quelques 500 000 prêts par an sur les 2,75 millions de livres qu’elle possède dont 220 000 livres anciens. Lors de la mise à l’enquête, des oppositions ont vu le jour dont une émanant de l’Ordre des Dominicains qui sont voisins de l’établissement. Les discussions sont longues mais j’ai bon espoir que les choses s’arrangent prochainement et que nous puissions lancer les appels d’offres au printemps 2020. Quatre ans de travaux seront nécessaires pour assainir l’ancien bâtiment et apporter une touche plus contemporaine avec une nouvelle construction de taille qui s’intègrera parfaitement et respectera le patrimoine.

Associés à cet agrandissement, il y a des soucis autour du stockage des ouvrages, pourquoi ?

Dans la mesure où la bibliothèque va être agrandie, il faut également penser au stockage puisque nous sommes déjà à la limite des possibilités. Un premier projet de centre intercantonal a été abandonné, il a donc fallu recommencer à zéro. Dans le même temps, rencontrant des soucis dans la structure du bâtiment existant, il est nécessaire de dégager les livres rapidement pour éviter tous soucis et trouver une solution temporaire pour les 3 à 5 ans à venir puisque le projet de construction a été relancé avec une recherche de terrain.

Parmi les autres projets d’envergure, il y a l’extension de l’Agroscope, qu’est-ce exactement ?

Ce projet a été mis à l’enquête publique. Le bâtiment, devisé à 80,5 millions de francs, accueillera environ 170 collaboratrices et collaborateurs d’Agroscope, actuellement sur le site de Liebefeld. Le déménagement d’Agroscope de Liebefeld vers le site de Posieux permettra de mettre à disposition des chercheurs un bâtiment moderne qui disposera des dernières techniques en la matière. Il contribuera à renforcer le positionnement d’Agroscope au niveau national et international et à positionner Fribourg comme acteur clef de la filière agroalimentaire. Le bâtiment présente une surface totale de 9930 m2, dont 6327 m2 de surfaces spéciales (laboratoires, production et pièces annexes). Les coûts des travaux et des aménagements pour ce projet sont estimés à 80,5 millions de francs. Le bâtiment sera construit par l’Etat de Fribourg puis loué à la Confédération.

Comme vous nous le précisiez en début d’interview, les projets sont riches et variés. Pour continuer dans cette lignée, merci de nous en dire plus sur le futur Musée d’Histoire naturelle.

Le concours d’architecture pour le futur Musée d’histoire naturelle, dans le quartier des Arsenaux, à Fribourg vient d’être remporté à l’unanimité des membres du jury parmi 100 propositions. Du nom de M13, Il offre une solution architecturale et urbaine fonctionnelle, élégante et équilibrée dans le respect du bâtiment protégé de l’Arsenal en accordant une attention particulière à l’utilisation du bois et à l’aménagement des espaces extérieurs. Le projet respecte la construction historique en bois. L’atmosphère et le caractère de l’Arsenal sont préservés. M13 permet une valorisation de l’expérience muséale pour un large public tout en préservant l’identité accueillante et familiale du MHNF. Il s’inscrit de manière durable dans un quartier en plein développement en se posant comme lien entre les différents espaces publics. M13 propose une solution de qualité au problème d’espace du MHNF, en offrant des espaces supplémentaires pour les expositions permanentes et temporaires, des espaces de médiation culturelle, une salle polyvalente et une entrée accueillante. L’infrastructure pourra être entièrement rénovée pour offrir une meilleure présentation et conservation de la collection. L’implémentation de nouvelles technologies permettront de valoriser les expositions et l’infrastructure entièrement rénovée garantira une qualité de visite correspondant aux attentes du public pour une institution cantonale de cette importance. Une demande de crédit d’étude développée sur la base du projet lauréat sera soumise au Grand Conseil au plus tard courant 2020. Un concours pour la scénographie de l’exposition permanente du futur MHNF sera lancé par la suite.