JardinSuisse Vaud

Luca Menotti

 

Quand la nature doit s’inviter en ville

Forte de 130 membres, pour lesquels elle défend les intérêts au quotidien, l’association JardinSuisse-Vaud englobe les métiers du paysagisme, de la production horticole et du commerce de détail. Dans une filière qui voit les demandes et les attentes évoluer avec le temps et les mentalités, les habitudes changent et les métiers se transforment. Pour comprendre toute l’importance de la nature dans le quotidien, Luca Menotti, président de l’association, répond aux questions de Bien Vivre.

Quelle est la place de la formation dans vos métiers ?

C’est une place très importante, et essentielle, pour nos métiers puisque nous accueillons chaque année plus de 250 apprentis autant pour des CFC que pour des AFP. La demande est forte ce qui est rassurant pour nos entreprises puisque la relève est ainsi assurée même si ces formations demandent un engagement important de la part des jeunes. En effet, les métiers ne sont pas faciles et sont aussi exigeants physiquement qu’intellectuellement. Si l’on croit que les choses se bornent à de l’entretien, c’est une grosse erreur car au-delà de cet aspect, il y a une connaissance approfondie des plantes, des fleurs, des arbres… qui doit être acquise. Elle est pointue puisque le nombre de végétaux est très important et pour chacun, il faut savoir son nom latin et toutes les spécificités qui l’entourent comme la période de fleurissement, la couleur, l’environnement dans lequel il faut le planter… la liste est longue. Grâce à l’investissement des professionnels, qui prennent ces jeunes en formation et leur distillent leur savoir-faire, ceux qui vont jusqu’au bout et obtiennent leur diplôme sont assurément des personnes compétentes.

Ces formations connaissent-elles des nouveautés ?

En effet, cette année, une grande nouveauté est apparue. Dorénavant, les apprentis sont également confrontés à l’utilisation d’engins de chantier de 2 à 5 tonnes avec charge. Durant leur formation, ils sont encadrés pour apprendre à les manier et les utiliser à bon escient. A la fin de leur apprentissage, ils obtiennent un permis provisoire. Après avoir continué à s’entraîner durant une année, ils peuvent alors passer le permis définitif. C’est un atout nouveau qui leur permet d’avancer plus vite dans la maîtrise de ces engins qui sont courants dans nos métiers.

Quels sont les avantages pour un particulier de choisir un membre de votre association ?

Pour devenir membre de JardinSuisse-Vaud, le professionnel doit démontrer ses compétences. A partir de là, choisir un des nôtres apporte une caution de qualité aux particuliers puisqu’ils sont face à des personnes investies et qui ont à cœur de bien faire les choses. Comme je l’ai dit pour la formation, nos métiers ne sont pas simples et pour avoir un espace vert qui sera toujours en mouvement et qui répond à toutes les attentes, seules des personnes aguerries peuvent offrir cette garantie.

Pour garantir cette qualité, il existe une charte. Qu’elle en est le contenu ?

Effectivement, nous avons une charte, élaborée par notre association, à laquelle chaque membre doit s’engager. Il lui est donc obligatoire de :
• Cultiver ses produits et réaliser les travaux selon les règles de l’art et en conformité avec les diverses normes en vigueur.
• Respecter les normes de santé et de sécurité ainsi que la qualité des conditions de travail.
• Respecter les recommandations salariales vaudoises.
• Transmettre le savoir-faire professionnel, en formant en particulier des apprentis.
• Œuvrer dans le respect du développement durable.

Est-ce que vous voyez les mentalités et les attentes changées face aux demandes ?

Il est difficile de faire l’impasse sur la période de semi-confinement que nous avons vécue au printemps et à ce titre, elle a apporté des modifications notoires. En effet, ceux qui avaient un jardin ont réalisé, plus que jamais, toute l’importance de cet espace. Ils ont appris à s’y reposer, à s’y attarder, à s’y intéresser de plus prêt en voulant lui donner un nouvel élan. Le bio a également pris plus d’importance. Restera-t-il un réflexe ? Il est encore trop tôt pour le dire mais chose sûre le jardin est passé de simple espace extérieur à pièce à vivre où l’on a envie de se ressourcer. C’est sûrement là, la raison d’une augmentation de la demande pour des installations aquatiques de toutes sortes et de toutes tailles.

Plus de nature en ville, un rêve ou une réalité ?

Arboriser les villes, étendre les espaces verts, voir les balcons fleuris… la nature en ville c’est l’affaire de tout le monde. Si on a tous cette conscience, pour autant cela reste un enjeu majeur que les urbanistes comme les particuliers doivent prendre en compte. On a vu, une fois encore durant le semi-confinement, combien en milieu urbain, avoir des fleurs au bord de ses fenêtres ou des arbres face à soi était plus agréable que du béton ! On ne peut qu’inviter chacun à égayer ses espaces et inciter les urbanistes et les architectes à prendre beaucoup plus en compte le côté vert d’un nouveau projet. On a besoin de minéral et les végétaux doivent être considérés comme des alliés et ce, pas seulement au niveau esthétique. Si on sent que les choses avancent, il est impératif d’aller encore plus loin.

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