Jean-François Steiert

Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions – DAEC

 

Des petits pas qui mènent à de grandes avancées

Après bientôt une législature passée au Conseil d’Etat, Jean-François Steiert, en charge de la direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC) et Président du Conseil d’Etat, fait le bilan de ces 5 années et des avancées que les grands projets qu’il porte ont connues. Si, selon le programme gouvernemental, la DAEC a quatre missions spécifiques : aménagement efficace du territoire ; adaptation des infrastructures aux besoins croissants ; mobilité durable et préservation des ressources naturelles, d’autres viennent s’y greffer pour faire, entre autres, grandir la démographie du canton de Fribourg avec cohérence, intelligence et y préserver une qualité de vie avérée. Pour parler d’aujourd’hui et de demain, Jean-François Steiert répond aux questions de Bien Vivre.

Après ces dernières 5 années passées au Conseil d’Etat, quel bilan faites-vous ?

Depuis 2017, j’ai pu réaliser, avec le Conseil d’Etat, mes collaboratrices et collaborateurs, et beaucoup d’autres soutiens, de nombreux objectifs fixés en début de législature : je pense au plan climat, à la stratégie du développement durable, au renforcement des transports publics, à la lutte contre le mitage du territoire, au réseau cyclable cantonal qui a été déterminé et dont la réalisation a été lancée, aux renaturations de cours d’eau, à la stratégie propriétaire de l’Etat dans le domaine immobilier ou encore à l’égalité entre hommes et femmes à tous les degrés de l’administration. Pour ces raisons et d’autres, j’ai décidé de me représenter pour une deuxième période, avec le soutien de mon parti. En effet, je souhaite pouvoir poursuivre cet engagement, avec un renforcement à tous les niveaux des forces impliquées pour une meilleure cohésion sociale et une meilleure conscience de nos choix politiques actuels pour les générations qui nous suivent.

Qu’en est-il du plan climat cantonal à ce jour ?

Le plan climat cantonal est un des projets qui m’apparaît comme le plus important. En 2016, quand je l’ai lancé, je suis parti d’une feuille blanche. Grâce à des actions participatives et divers intervenants, nombre d’idées ont été émises et pour certaines retenues. Il était impératif de trouver des solutions pour nous adapter au changement climatique et à la réduction du CO2, entre autres. Ceci touche à de nombreux secteurs comme le tourisme, l’agriculture, la santé, l’économie… raison pour laquelle, chaque service a également été concerté. Aujourd’hui, plus de 100 mesures vont être mises en place au fil du temps et évidemment grandir et évoluer en fonction de la situation avec comme point de mire, la Vision 2050 de la Confédération et la neutralité carbone. Pour ce faire, le Conseil d’Etat vient d’approuver le plan climat cantonal avec un décret de financement de plus de 20 millions de francs puis une loi cantonale sur le climat va être soumise au Grand Conseil. Ceci va nous permettre de renforcer la politique existante en étendant, par exemple, l’offre en transports publics ou encore en investissant pour l’assainissement de bâtiments publics ou privés. Ce plan est l’affaire de tous, c’est pourquoi nous mettons également tout en œuvre pour que chacun se sente concerné et agisse pour la préservation de la planète à son échelle. La réussite passe par une somme de petits pas qui feront au final de grandes avancées et par une politique climatique à dimension sociale. Rien n’est possible si l’on va contre le porte-monnaie des citoyens !

Parmi vos autres dossiers, il y a le plan directeur cantonal. Qu’est-ce qu’il implique ?

Le canton de Fribourg est en croissance perpétuelle au niveau de sa démographie. Nous savons qu’elle va encore croître et qu’à échéance du plan directeur cantonal, nous compterons environ 100 000 habitants supplémentaires. L’objectif est de les accueillir de manière intelligente et contrôlée en organisant au mieux le territoire. Pour cela, nous souhaitons concentrer les futures habitations le long des grands axes et à proximité des transports publics. Les dessertes en train, par exemple, sont nombreuses, elles sont un atout indéniable pour éviter l’usage des voitures et par là-même rejoindre notre stratégie du plan climat cantonal. Densifier l’urbain et le pré-rural est la solution parfaite pour faire grandir notre canton tout en préservant sa qualité de vie. A ce titre, pour la mobilité douce, nous commençons à construire de nouvelles voies ce qui a également un impact sur l’économie puisque des entreprises locales sont concernées. Pour finir, nous sommes également très impliqués dans l’assainissement des bâtiments. Beaucoup nécessitent des travaux et pour cela nous avons mis en place des aides pour les particuliers.

Où en est le projet de la couverture de l’autoroute à Fribourg ?

Il avance bien puisque le Conseil d’Etat a lancé une adjudication auprès de bureaux d’ingénieurs pour mener les études nécessaires à la réalisation. Au-delà de la couverture en elle-même, il y a surtout 100 hectares, répartis sur plusieurs communes, qui vont offrir l’occasion d’ériger nombre de bâtiments et donc de logements. Toujours avec le plan climat cantonal en fil conducteur, j’ai fait réaliser une étude pour installer dans cette zone, qui va de Marly à Fribourg en passant par Villars-sur-Glâne et Givisiez, un tram rapide ou un bus rapide en site propre qui relierait ces différentes parties de la ville. Il permettrait ainsi à la future population de se déplacer avec facilité et dans le respect de l’environnement.

Comment voyez-vous le canton de Fribourg dans 10 ans ?

Fribourg, dans 10 ans, aura réussi à concilier densification, urbanisation et développement économique tout en préservant sa qualité de vie, en maintenant son agriculture et en laissant intact la richesse de ses paysages.