Mathias Buschbeck

Maire de Vernier

 

La nécessité de faire de la «couture urbaine»

Cinquième ville de Suisse romande par son nombre d’habitants, Vernier montre aujourd’hui l’exemple avec le nouveau quartier de l’Etang et son approche vertueuse. La Commune met tout en œuvre pour offrir une qualité de vie à ses résidents dans un territoire scindé par des grands axes routiers. Mathias Buschbeck, maire de Vernier, nous explique les enjeux actuels de cette commune de 37 000 résidents.

Quelle définition donnez-vous de votre poste au sein de la commune?

Créateur de qualité de vie pour tous les Verniolans ! C’est une volonté du Conseil administratif, une volonté qui s’applique autant au niveau des infrastructures, du niveau d’aménagement des espaces publics que des prestations sociales, culturelles ou bien encore sportives. Notre objectif est de rendre le quotidien des habitants toujours plus agréable.

Qu’est-ce qui est entrepris pour rendre la ville plus verte?

Il faut savoir que 10% de la commune de Vernier est en zone agricole. Celle-ci est autant dévolue à des pâturages, des vignobles qu’à du maraîchage. Les habitants y sont très attachés. Du côté de la mairie, nous faisons tout ce qui est possible pour végétaliser au maximum la ville avec par exemple l’implantation de différents arbres fruitiers dans chaque quartier. Cela sort de l’ordinaire et les résidents apprécient. De plus, ce sont des plantations qui durent dans le temps donc nous savons que les générations suivantes en profiteront également. A côté de cela, des prairies fleuries sont également plantées sur certains îlots.

Que pensez-vous du quartier de l’Etang?

C’est un quartier exemplaire en beaucoup de points dont un qui est majeur, il est le premier 2000 W du canton. Quand on sait que la moyenne tourne autour de 6000, on ne peut que féliciter cette exemplarité. Si ces exigences étaient atteintes partout, les problèmes environnementaux seraient réglés ! De plus, la qualité de vie y est au rendez-vous. J’ai donc un point de vue plus que positif pour ce nouveau quartier.

La densité de ce quartier n’est-elle pas un frein à la qualité de vie justement?

Cette densité est une des raisons majeures qui permet de respecter les 2000 W. En effet, elle est nécessaire pour concentrer à moins de 15 minutes à pied, toutes les fonctionnalités du quotidien. C’est un choix de vivre dans un quartier durable, un choix qui permet d’envisager demain plus sereinement.

Comment vit-on au quotidien dans cette «nouvelle ville dans la ville»?

Les résidents y sont heureux. Ils regrettent cependant les critiques formulées par les personnes extérieures au quartier qui retiennent uniquement la densité comme un critère négatif. La vie à l’Etang est agréable et animée. Construire avec intelligence était une chose importante, tout est pensé et voulu pour que les gens se rencontrent facilement grâce à de grands espaces publics. Au niveau urbanistique, nous pouvons également parler de réussite car nous ne sommes pas face à des barres d’immeubles monotones mais au contraire face à des résidences qui offrent des perspectives sur l’extérieur. Le quartier, qui abrite à la fois de nombreux emplois, des logements en propriété par étage et des logements sociaux, regroupe par ailleurs une grande mixité de population qui cohabite harmonieusement. Il faut dire que la Ville de Vernier s’est donné les moyens pour qu’une vraie vie de quartier s’y développe. Il était de notre ressort de créer du lien social.

Qu’est-ce que la Ville de Vernier a mis en place?

Nous avons ouvert, au sein du quartier le Café des Possibles, un lieu d’accueil et d’échange pour les nouveaux habitants. Sa mission était de récolter un maximum d’informations sur ce que chacun attendait de cet espace, comment il l’imaginait, ce qu’il voulait y trouver. Tout ce que nous avons pu recueillir comme retours a servi à construire l’Etang tel qu’il est aujourd’hui. Des associations, qui fédèrent du lien social, ont également vu le jour.

Vernier compte plusieurs grands quartiers. Sont-ils connectés et vivent-ils en commun?

La Commune de Vernier est constituée de plusieurs grands quartiers aux identités très fortes. Les habitants se sentent souvent davantage du Lignon ou des Avanchets que de Vernier. Le territoire de la commune étant morcelé par des grands axes routiers et des friches industrielles, les résidents ont tendance à rester dans leur quartier d’habitation. Nous devons arriver aujourd’hui à instaurer un esprit Verniolan. Cela passe par des travaux de couture puisque de nombreux lieux sont comme des morceaux de tissus disséminés qu’il faut recoudre. Nous travaillons donc dans l’idée d’une continuité urbaine, où l’on se déplace en sécurité, en réaménageant l’espace public afin de créer une ville complète. Cela passe, entre autres, par l’implantation de nouveaux quartiers qui apporteront cette continuité recherchée. Ils vont voir le jour et nous aiderons à donner une nouvelle impulsion à Vernier et au final, une fois encore, une qualité de vie méritée.

La Vernier de vos rêves dans 10 ans, elle est comment?

Dans 10 ans, j’imagine Vernier comme une ville où il fait bon vivre et où l’on a envie de s’y balader. Cet esprit d’appartenance à un quartier, dont je parlais avant, aura disparu, chacun se sent avant tout Verniolan. Le cloisonnement actuel, dû aux axes routiers, sera lui aussi de l’histoire ancienne. Nous devons tout mettre en œuvre pour que Vernier ne soit plus impactée par les nuisances routières qu’elle connaît aujourd’hui. Voilà donc mon rêve.

Mairie de Vernier
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Photo principale: © David Mayenfisch
Petite photo: © Ville de Vernier / Magali Girardin