Metaltec Valais/Wallis

Philippe Bruttin

 

Faire face à des défis de plus en plus importants

Créée en 1942, l’Association compte à ce jour plus de 60 membres, issus des deux parties linguistiques du canton. La palette des entreprises affiliées est à l’image de l’évolution que vit la profession avec d’authentiques entreprises artisanales ou des industries occupant un personnel nombreux et spécialisé dans les techniques ultramodernes. Bien Vivre a rencontré Philippe Bruttin, son président, pour nous parler des enjeux du secteur.

Quel est le travail quotidien de Metaltec ?

Depuis 1942, la profession de serrurier a considérablement évolué. Certes, on travaille toujours le fer forgé – nous trouvons en Valais de vrais artistes en ce domaine – on pose encore des serrures et l’on construit des balustrades, mais la menuiserie métallique (portes, fenêtres, etc.) et la grande construction métallique (charpentes, façades et jardins d’hiver) ont pris un essor prodigieux. Ceci explique que Metaltec a toujours voué une attention très soutenue, efficace, à la formation et au perfectionnement professionnel. D’autre part, dans un domaine à forte concurrence, affecté par l’intervention sur nos marchés d’entreprises venant d’autres cantons ou même de l’étranger, elle ne cesse de défendre les intérêts légitimes de ses membres contre toute concurrence déloyale. Mais il faut aussi relever que plusieurs maisons valaisannes ont, de leur côté, grâce à leur savoir-faire et à leur dynamisme, su s’imposer hors de nos frontières. Nous devons, également, être proches de la relève puisque des jeunes s’installent et créent leur propre société. Ils arrivent avec beaucoup de motivation. Cela est important pour le futur, surtout qu’il nous est de plus en plus difficile de trouver des jeunes qui veulent se former à nos métiers.

La filière pâtit-elle d’une image qui lui dessert auprès des jeunes ? Si oui que faites-vous pour y remédier ?

Il est vrai que le travail du métal est trop souvent perçu comme difficile, alors qu’il a énormément évolué. A titre d’exemple, un poste à souder se gère aujourd’hui comme un téléphone ! Si les professionnels du secteur le savent, le grand public lui l’ignore et plus encore les jeunes. Pour faire passer le message de cette évolution et de tout ce que l’on peut faire à partir du métal, Metaltec Romandie va lancer une campagne sur les réseaux sociaux pour revaloriser nos métiers, pour rajeunir l’image et nous l’espérons susciter des vocations. Par ailleurs, en Valais, nous allons sur le terrain, dans les écoles, et sommes présents sur des événements comme « Your Challenge » pour être au plus près de cette possible relève et pouvoir discuter directement avec elle du potentiel de carrière que nous offrons. C’est aussi un moyen de parler de nos 3 formations, dont une qui est vraiment inconnue pour beaucoup et pourtant très intéressante : dessinateur-
constructeur sur métal. De plus, le mot métal est souvent synonyme de métiers réservés aux hommes, ce qui est faux, les femmes peuvent également y trouver leur place. A tout ceci s’ajoute une chose qui n’est pas propre à notre secteur d’activités, mais à tous : l’image de l’apprentissage. On voit encore trop de parents qui y sont réfractaires, alors que nous croulons sous les offres d’emploi et garantissons des avenirs prometteurs à ceux qui veulent s’y investir. Il est donc impératif que nous soyons sur tous les fronts, car si nous osons croire à une stabilisation de la baisse des apprentis, il ne faut pas crier victoire mais continuer à nous battre pour faire venir les jeunes à nous.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’Ecole Romande du Métal ?

Sous l’égide de Metaltec Romandie et différentes sociétés privées spécialisées dans le métal, cette école d’un genre nouveau, installée à Bulle, a accueilli ses premiers élèves à la rentrée de septembre 2021. Elle prépare à la filière de dessinateurs-trices/constructeurs-trices sur métal en proposant une première année entièrement réalisée en ses murs et non pas comme il était d’usage jusque-là en alternance. Pour toute la Romandie, et nous Valaisans, elle est très importante car ce schéma donne des résultats avérés quant à la qualité du niveau de formation qu’obtient chaque élève au bout de 12 mois. Il est en effet bien plus élevé. Cette approche fait ses preuves puisque le nombre de jeunes qui la fréquente est là. Aujourd’hui, nous travaillons avec Metaltec Romandie à créer des filières dans d’autres cantons. Le Jura va avoir la sienne. Après, pour faire grandir ce concept il nous faut également trouver les enseignants, nous y œuvrons.

Qu’en est-il de la formation continue ?

Nous permettons aux affiliés d’envoyer des membres de leurs équipes, sur des durées courtes, pour se perfectionner dans de multiples domaines comme la sécurité ou les moyens de levage, par exemple. Les cours sont organisés par la commission de perfectionnement située en Valais, qui est composée de 10 personnes. Pour ceux qui souhaitent évoluer dans leurs métiers, il y a également des études beaucoup plus poussées pour amener à un brevet, une maîtrise ou des diplômes ES et HES. Dans notre domaine, la lutte contre la pénurie de main-d’œuvre est un objectif important. Pour ce faire, il est essentiel de fournir une offre de formation continue de qualité et qui se renouvèle régulièrement en fonction des demandes et des besoins sur le terrain. Grâce à nos centres de formation, dont notamment celui ouvert par le Bureau des Métiers à Sion, nous avons maintenant des lieux adaptés, avec de l’espace, et qui plus est permettent de faire se croiser les jeunes en CFC et les professionnels, ce qui est un atout indéniable.

Quels sont les défis d’aujourd’hui et de demain ?

Les métiers du métal connaissent depuis quelques années déjà de la difficulté à recruter de la main-d’œuvre qualifiée, la pandémie ne nous a pas aidés, pire elle a fait grandir ce souci. Il nous faut donc agir pour palier à ce problème de personnel, dont une des clés est la relève. Comme vous avez pu le lire, nous faisons tout ce qui est possible pour attirer les jeunes, mais ce n’est pas toujours simple. Vous comprendrez que Metaltec doit plus que jamais être présente pour ses membres et pour cela, au quotidien, tout est mis en œuvre pour les aider à passer ces caps difficiles.

Metaltec Valais/Wallis
c/o Bureau des Métiers
Rue de la Dixence 20 – Case postale 141 – CH-1951 Sion
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