Michel Loris-Melikoff

Baselworld

 

Comment réinventer un événement centenaire ?

Baselworld, plus important salon international d’horlogerie, de bijouterie, de pierres précieuses et des industries annexes, s’est déroulé du 21 au 26 mars. Il s’est caractérisé par l’arrivée de Michel Loris-Melikoff, en juillet 2018, au poste de Managing Director. Désireux de donner un nouvel élan et une nouvelle image, il a marqué de son empreinte cette édition et entend bien continuer sur cette lancée pour 2020. Bien Vivre l’a rencontré à quelques jours de l’ouverture.

En arrivant à la direction de Baselworld en juillet 2018 quelle en était votre vision ?

Pour avoir une vision, j’ai d’abord dû analyser beaucoup de choses comme la situation financière. J’ai, également, passé du temps à mieux connaître mes collaborateurs. Parce qu’il fallait apporter des changements, la meilleure manière de savoir ce que nos clients attendaient était d’aller les visiter. Ainsi je suis parti dans différents pays et j’ai posé beaucoup de questions. L’ensemble de ces actions m’a permis de me faire une idée et d’y voir plus clair.

Quel était votre constat après cette étude de terrain ?

Pendant trop d’années, Baselworld s’est focalisé sur les attentes des grandes marques et n’a pas suffisamment questionné les plus petites. J’ai pris en compte chaque client de chaque continent dans les quatre grands domaines qui sont représentés durant notre événement. Des manquements étaient communs à tous. Ma présence à la direction datant de juillet 2018, le temps était trop court pour lancer un nouveau concept global en 2019 mais déjà des changements importants ont été mis en place. Je peux dire que le grand renouveau sera pour 2020.

Pouvez-vous nous donner un exemple de ces changements attendus ?

J’ai souvent entendu les soucis rencontrés au niveau des hôtels et des tarifs pratiqués. J’ai donc mis en place des partenariats avec des établissements de la ville. Cette mesure assure plus de transparence concernant les prix appliqués et les conditions pour les exposants et les visiteurs. L’accueil est primordial. Dans le futur, j’aimerais installer un système qui permettrait à nos clients de se sentir attendus dès leur point de départ qu’ils soient à Paris, Dubaï ou Hong-Kong. Privilégier l’accueil sur toute la durée du séjour est essentiel. Je veux que chacun reparte en se disant : waouh, j’ai vraiment passé un bon moment ! Il y a un très gros travail à faire sur la logistique, nous œuvrons, entre autres, dans ce sens.

Peut-on parler d’une remise en question ?

Pour cette édition comme pour les autres à venir ! Durant toute la période du salon, je demande à mes équipes d’être sur le terrain, d’écouter, de regarder, de questionner pour ramener le plus grand nombre de feedbacks. C’est une des meilleures façons de faire pour pouvoir affiner, peaufiner, revoir, corriger afin de toujours faire évoluer Baselworld.

Au niveau communication, apportez-vous des changements ?

Les choses connaissent tellement de bouleversements dans ce domaine qu’il est impossible de ne pas composer avec. Le digital prend de plus en plus de place, il est omniprésent. Jusqu’à aujourd’hui, la communication se basait sur des annonces en amont et durant l’événement puis les portes fermées, tout s’arrêtait. Dorénavant via le digital, nous allons communiquer durant toute l’année, non pas sur Baselworld uniquement mais également sur nos clients, nos partenaires, nos visiteurs passionnés… sur tout ce qui rend ces mondes de l’horlogerie et de la joaillerie si uniques.

En 2020, le SIHH et Baselworld harmonisent leurs dates. D’autres actions de concert sont-elles prévues ?

Il est trop tôt pour le savoir. Des deux côtés, chacun doit faire le point et le bilan de son salon. Nous sommes, évidemment, en contact régulier et si le besoin s’en fait sentir, nous réfléchirons à de possibles actions et/ou événements en communs.