Musée international d’horlogerie

Des gardiens du temps

 

Visiter le Musée international d’horlogerie (MIH) à La Chaux-de-Fonds c’est s’offrir une déambulation dans un lieu hors du commun. Des objets rares d’hier, voire uniques, en côtoient d’autres plus contemporains pour permettre à chaque visiteur de découvrir l’histoire fascinante de la mesure du temps. Régulièrement, le MIH étoffe sa collection de nouvelles pièces qui viennent renforcer son attrait. Il propose également des expositions temporaires, comme actuellement «Éclat de verre, la maîtrise de l’émail» qui met à l’honneur des chefs d’œuvre d’une rare beauté. Par ailleurs, il décerne le Prix Gaïa, une distinction qui honore des femmes et des hommes dont les carrières sont dédiées à la mesure du temps.

Il était une fois…

En 1865 était fondée, à La Chaux-de-Fonds, l’Ecole d’horlogerie. Entre autres obligations, les professeurs devaient réunir une collection dans un but didactique. Ainsi pendant plus de 30 ans, horloges, montres, mouvements, littérature relative sont collectés pour aboutir à un fonds aussi diversifié que rare. Même si l’histoire se déroule dans une ville à la renommée mondiale, la force de ce dernier est de ne justement pas se cantonner au savoir-faire local mais au contraire international. Pour que tout un chacun puisse en profiter, un premier musée ouvre ses portes le 24 mars 1902. Au fil des années, la collection s’étoffe et grandit autour d’objets tous dédiés à la mesure du temps. Conscient de détenir un patrimoine unique, un nouvel écrin, à l’architecture avant-gardiste, est inauguré en 1974. Chaque année, plus de 30 000 visiteurs, qui viennent tout autant des alentours que de l’autre bout de la planète, s’y pressent pour découvrir des pièces qu’ils ne verront nulle part ailleurs.

Le Prix Gaïa

En 2023, le Prix Gaïa fêtera ses 30 ans d’existence. Chaque année, un jury composé de personnes de différents horizons récompense trois lauréats dont la candidature a été transmise par des tiers et qui sont actifs dans un des 3 secteurs suivants: l’artisanat et la création; l’entreprenariat ou la recherche. Reconnaissance ultime dans le monde horloger, la créativité, l’innovation, la réflexion et l’originalité sont ainsi mises à l’honneur à condition que les dossiers présentés soient viables pour le jury, sinon aucun prix n’est remis. Depuis 1993, à l’occasion de l’équinoxe d’automne, le Prix Gaïa s’est imposé comme une distinction de référence dans le vaste domaine de la mesure du temps. Ainsi, le Musée international d’horlogerie souligne chaque année l’apport considérable et incontestable que ses lauréats ont procuré à l’horlogerie, à sa connaissance et à sa culture. Parce que la relève est également importante et apportera sa pierre à ce bel édifice, depuis 4 ans, elle peut aussi être récompensée grâce à la bourse Horizon Gaïa. Cette dernière est une bourse d’encouragement qui finance tout ou partie d’un projet individuel en lien avec les 3 secteurs de prédilection du Prix Gaïa.

Quelques nouveautés d’importance

Si les objets d’exception et uniques sont nombreux au cœur du musée, chaque année, la collection s’étoffe grâce à l’acquisition de nouvelles pièces via des ventes aux enchères ou directement auprès de particuliers. Il en va ainsi pour un garde-temps de 1966 tout à fait exceptionnel par ses complications mais aussi et surtout par ses deux peintures miniatures sur émail. Réalisées par Carlo Poluzzi et Suzanne Rohr, elles représentent la quintessence de la virtuosité des deux plus grands émailleurs du 20e siècle. Dans un autre ordre d’idée, un don important a été fait par le Laboratoire Temps-Fréquence de l’Université de Neuchâtel qui a cédé au MIH son prototype d’horloge atomique à fontaine continue d’atomes froids de césium tandis que l’entreprise Panatere à Saignelégier a donné de son côté, son tout premier lingot d’acier inox 316L entièrement recyclé. Créé à partir de déchets de production récoltés dans l’Arc jurassien, ce lingot d’environ 15 kg est une promesse d’avenir.

La féerie de l’émail

Jusqu’au 6 novembre 2022, le MIH propose une exposition temporaire remarquable, Éclat de verre. En cette Année Internationale du Verre proclamée par les Nations Unies et le jubilé de l’Ecole d’arts appliqués de La Chaux-de-Fonds, cette exposition présente les techniques ancestrales de l’émail appliquées à la décoration horlogère. Un art qui malheureusement ne s’enseigne plus et qui pourtant voit aujourd’hui encore de rares personnes perpétuer cette activité demandant une maîtrise du geste sans faille. Au gré de la balade, on découvre un condensé de trésors, quelque 150 pièces, grâce au prêt de nombreuses institutions publiques et privées suisses et internationales. De même le savoir-faire et les techniques nécessaires à l’exécution sont mis à l’honneur. Les couleurs, la précision, l’originalité de chaque réalisation fascinent depuis des siècles. Ici encore, difficile de détacher son regard de ces objets où se cache l’adresse des émailleuses et des émailleurs qui ont dû maîtriser la préparation, l’application et la cuisson au four. Un art à découvrir, entre autres, au MIH, un musée dont on ressort la tête dans les nuages tant les découvertes ont été nombreuses et n’ont jamais laissées indifférentes.

Musée international d’horlogerie
Rue des Musées 29 – CH-2300 La Chaux-de-Fonds
Tél. +41 32 967 68 61
mih@ne.chwww.mih.chwww.amismih.ch

Photo principale: © Ville de La Chaux-de-Fonds / A. Henchoz
Petite photo: © MIH. J. Hoffman