Philippe Varone

Président de Sion

 

« Pour la Ville de Sion, 2025 sera une année exceptionnelle »

Avec ses deux châteaux sentinelles, ses nombreuses terrasses, ses petites ruelles colorées et son climat ensoleillé, Sion se donne volontiers des airs de vacances. Si la capitale valaisanne sait choyer ses hôtes de passage, elle est également une ville très dynamique et tournée vers l’avenir. 2025 s’annonce d’ailleurs comme une année exceptionnelle sur les plans culturel et sportif. Bien Vivre est allé à la rencontre de son président, Philippe Varone.

Monsieur le président, vous entamez votre troisième législature – la dernière avez-vous annoncé. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je suis tout simplement un président heureux et plein d’enthousiasme. J’aime ma ville. Je m’y consacre pleinement et avec plaisir. La voir se développer, prendre une nouvelle dimension sans perdre son âme, est une grande source de motivation.

Comment se traduit ce développement ?

Il y a d’abord des changements urbanistiques très importants. Prenez le secteur de la gare, resté longtemps en jachère, avec un grand parkings pas très accueillant. Désormais c’est un nouveau quartier – Cour de Gare – qui offre 300 logements, des restaurants, des boutiques, des bureaux. Le prochain pas sera la construction d’une passerelle piétonne au-dessus des voies CFF. Cette liaison permettra de connecter directement le cœur de la ville au Campus Energypolis et ses centaines d’étudiants et de chercheurs. Là aussi, le développement a été rapide. Aux côtés de la HES-SO, l’EPFL réunit désormais 15 chaires de recherche et 5 nouvelles chaires vont encore voir le jour. Ce pôle de formation et de recherche est un atout majeur pour l’économie sédunoise et valaisanne.

C’est donc désormais au sud de la gare que la ville va se développer ?

En partie, en effet. Nous avons là un périmètre de 60 hectares, aujourd’hui essentiellement industriel et qui va se transformer en un quartier mixte. Nous voulons un développement très qualitatif pour Ronquoz 21, avec des logements, des bureaux et toutes les infrastructures nécessaires à un nouveau quartier – écoles, crèches, commerces, restaurants, offres de sport et de loisirs, etc. Ce nouveau quartier laissera une très grande place à la nature, avec une chaîne de parcs qui traversera l’espace d’est en ouest. Un cordon boisé permettra de s’y déplacer à pied et à vélo de manière agréable et sûre.

A quel horizon ce quartier prendra-t-il vie ?

Cela a déjà commencé. Nous inaugurons cette année un premier parc public, à l’entrée Est du quartier. C’est le premier élément de cette chaîne des parcs que j’ai évoqué plus tôt. OIKEN a commencé la construction de sa nouvelle sous-station électrique. Puis, ce sera le tour de son nouveau centre administratif, ainsi que de plusieurs autres bâtiments. Ces réalisations augurent ce que va devenir Ronquoz 21. On construit la ville sur la ville, en densifiant le secteur tout y en augmentant la qualité de vie. C’est un développement de longue haleine, sur une trentaine d’années. Cela dit, nous n’oublions pas les autres quartiers et villages sédunois. Ils continuent également de se développer. Je pense notamment à Bramois, Uvrier, Aproz, ou encore Châteauneuf. Et là aussi, nous investissons pour améliorer la qualité de vie, à travers notamment les maisons de quartier, les espaces verts et bien sûr les transports publics.

Parlons de culture. Où en est la construction de la nouvelle salle de concert et congrès qu’on nous promet depuis des années ?

La salle NODA BCVS, située à l’entrée Est de Cour de Gare, est quasi terminée. Il reste les tout derniers aménagements avant de pouvoir l’inaugurer à la fin de l’été. C’est un ouvrage magnifique. La grande salle de 600 places est parfaitement adaptée à la musique classique – et on sait que les attentes du public sont élevées dans ce domaine. Nous avons particulièrement soigné l’acoustique. Et nous aurons dès cet automne une saison complète de concerts, avec des orchestres de niveau international. La salle NODA est également à disposition des acteurs locaux – je pense au Sion Festival, aux Riches Heures de Valère etc.

N’est-ce pas difficile de concilier concerts et congrès – puisque c’est également la vocation de cette salle ?

Cela nécessitera une grande rigueur dans l’exploitation, c’est vrai. Mais nous l’avons pensé en ces termes dès le départ. C’est un choix intelligent, qui correspond à la taille de Sion et à ses besoins, notamment par rapport au Campus Energypolis qui n’a pas de salle de congrès. Outre la grande salle modulable, NODA propose également des salles plus petites pour des réunions et des ateliers, un grand hall et une terrasse pour les réceptions. Et l’hôtel voisin offre les capacités d’accueil nécessaires à l’organisation de congrès. Nous avons déjà des réservations, ce qui prouve que nous proposons un ensemble cohérent et qui correspond aux attentes. Nous voulons faire de NODA une infrastructure vivante, ouverte toute la journée et dans laquelle tout le monde peut se retrouver. On pourra y aller aussi bien pour boire un café le matin que pour prendre un apéritif en fin de journée, suivre une conférence ou encore écouter un concert.

Sur le plan événementiel, 2025 s’annonce pour Sion une année exceptionnelle

Exceptionnel c’est bien le mot qui convient. La ville recevra trois matches de l’Euro féminin, les 3, 6 et 11 juillet au stade de Tourbillon. A peine les compétitions terminées, nous enchaînons avec Sion sous les étoiles. Le festival fête ses 10 ans cette année avec cinq soirées de concert. Ce calendrier très serré donne déjà des cheveux blancs à nos équipes de la voirie et des sports, qui doivent gérer le montage et le démontage des infrastructures nécessaires et bien sûr l’accueil des différentes équipes. Fin août, Sion accueille la cérémonie d’ouverture des Championnats du monde de VTT. Nous en profitons pour organiser une grande fête populaire dédié au vélo, avec bien sûr des animations, des démonstrations dans toute la ville, en collaboration avec les clubs cyclistes de la région. Puis, les 6 et 7 septembre, nous aurons la chance d’accueillir la Schubertiade d’Espace 2. C’est un week-end complet dédié à la musique avec plus de 1000 musiciens et chanteurs, une centaine de concerts à travers toute la ville, et bien sûr la fameuse Messe allemande de Schubert, le dimanche sur la place de la Planta. Une magnifique occasion pour nous de mettre en valeur la salle NODA, le Pôle musique et tous les lieux magiques qui font le charme de Sion. Voilà pour l’exceptionnel. Je n’oublie pas tous les rendez-vous estivaux habituels : Art de rue, Electroziles, l’Irish Festival, le Pollen, Sion Festival, etc. L’été 2025 nous promet des émotions incroyables.

Tous ces événements festifs, c’est vraiment la marque de fabrique de Sion ? Comment l’expliquez-vous ?

Je crois que c’est la conséquence d’une vie associative sédunoise extrêmement forte. Enormément de personnes s’engagent et donnent de leur temps pour mettre sur pied des manifestations de très grande qualité. La Ville soutient et favorise leur organisation. Nous avons une équipe de la voirie qui y est spécialement dédiée. Et nous soignons particulièrement bien nos espaces publics et nos parcs, ce qui fait de la ville une scène à ciel ouvert et favorise la mise sur pied de festivals et de manifestations. Enfin, le public sédunois est curieux, gourmand. Il participe, il sort beaucoup. Beaucoup de gens viennent d’ailleurs de loin profiter de cette offre culturelle et événementielle exceptionnelle.

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Petite photo: © Isabelle Favre
Photo principale: © Olivier Maire