Philippe Varone

Président de Sion

 

«Capitale suisse des Alpes, Sion reste une ville à taille humaine»

Avec ses deux châteaux emblématiques, sa vieille ville médiévale, ses terrasses et son climat ensoleillé, Sion s’offre volontiers des airs de vacances. Mais la Capitale suisse des Alpes est aussi une ville en plein essor, qui allie innovation, développement économique et joie de vivre. Notre magazine est allé à la rencontre de son président, Philippe Varone.

Monsieur le président, comment se porte la ville de Sion aujourd’hui ?

Très bien. J’ai beaucoup de chance de diriger une ville aussi dynamique et qui a très bien résisté à la crise du Covid. Nous avons beaucoup d’atouts : une économie forte et diversifiée, des emplois de qualité, des finances publiques saines qui nous permettent d’investir dans des projets qui font du sens pour la population. Mais ce qui me frappe au quotidien, c’est l’état d’esprit très positif qui règle à Sion. Les gens sont souriants, attentifs les uns envers les autres, bienveillants. Peut-être le climat ensoleillé du Valais, et les excellents vins sédunois y sont-ils pour quelque chose…

Vous parlez de dynamisme. Sion connaît une importante mutation urbanistique, tout spécialement dans le quartier de la gare.

Oui, un nouveau quartier est en train de sortir de terre au nord des voies CFF, dans une grande friche industrielle qui est restée pendant longtemps à l’abandon. D’ici la fin de l’année prochaine, Cour de Gare abritera des commerces, des appartements, un grand parking souterrain, et une très belle salle de concerts et de congrès. Sur le plan culturel, Sion est une ville de musique. Nous attendions depuis longtemps ce nouvel écrin.

En 2019, le célèbre bureau bâlois Herzog et de Meuron remportait le projet Ronquoz 21, au sud de la gare. Où en est-on aujourd’hui ?

Ronquoz 21 est un projet de très longue haleine. Pas moins de 60 hectares vont être progressivement transformés en un nouveau quartier mixte. On y prévoit des logements et des emplois, dans un espace de très grande qualité, avec de nombreux parcs publics et un cordon boisé qui permettra de traverser à pied ou à vélo toute cette zone d’est en ouest. On doit pouvoir y trouver tout ce dont on a besoin en moins de 15 minutes à pied, selon le concept de la ville au quart d’heure. Les choses avancent bien, avec un premier parc public qui sera aménagé cette année encore à l’entrée ouest du quartier. Des premiers bâtiments, dont le futur centre administratif d’OIKEN, devraient sortir de terre d’ici 2026. On aura alors une première idée de cette grande mutation urbanistique qui est prévue sur 30 ans.

Sion apporte beaucoup de soin à ses espaces publics. Il y a des parcs et des jardins publics dans tous les quartiers. C’est une priorité pour vous ?

Oui, c’est une priorité du Conseil municipal. Et surtout, cela correspond aux besoins et aux attentes de la population. On veut aujourd’hui des espaces verts, des lieux de détente aussi bien au centre-ville que dans les quartiers. Chaque année, notre service de l’urbanisme réalise de nouveaux aménagements, temporaires ou durables. Et nous avons installé plus de 900 bancs publics à travers la ville pour permettre à chacun de profiter de l’espace public. Ils sont plébiscités aussi bien par les jeunes que les familles ou les personnes âgées.

On parle depuis des années de réaménager la place de la Planta. Quand pourrons-nous voir ce projet ?

Très bientôt. Nous présenterons une demande de crédit d’engagement cet automne, avec un magnifique projet. Nous voulons garder une place monumentale au cœur de la ville, mais la rendre plus conviviale, ouverte aux nouveaux besoins. On va ainsi agrandir les espaces verts qui longent l’avenue de la gare, démonter les édicules pour ouvrir la place le long de la rue de Lausanne, installer une esplanade et des espaces de jeu. Le projet Atoll, provisoire, nous a montré l’incroyable potentiel de vie sociale de la Planta.

Comme toutes les villes, l’un des grands défis sédunois est la mobilité. Comment concilier les besoins des pendulaires et ceux de la population résidente, qui aspire au calme et à la tranquillité ?

Nous développons les transports publics, aussi bien entre Sion et les vallées latérales qu’à travers la ville. La nouvelle ligne mise en service entre la gare et le quartier d’Aproz connaît un très grand succès, de même que la liaison en direction de l’hôpital et du pôle santé. Lorsque l’offre est régulière, les gens suivent. Pour les pendulaires, nous avons aussi installé des parkings relais gratuits aux entrées est et ouest de Sion. On peut laisser son véhicule et venir en ville à pied, en bus ou vélo. Nous développons les pistes cyclables et les places de stationnement sécurisées pour les vélos. Et enfin, nous incitons les gens à marcher : passer d’un quartier à un autre ne prend souvent que quelques minutes. Enfin, nous voulons réduire la vitesse sur certains tronçons, comme nous l’avons déjà fait dans les quartiers résidentiels. Il ne s’agit pas d’interdire les voitures en ville, mais d’éviter de voir la circulation bloquée par le trafic de transit. Chacun doit prendre de nouvelles habitudes. Les bouchons ne sont bons pour personne.

La ville de Sion grandit. Elle a passé le cap des 35 000 habitants. Comment garder le contact avec la population ?

Nous voulons être la Capitale suisse des Alpes, mais nous restons une ville à taille humaine, où il est facile de se rencontrer, que ce soit dans son quartier ou son village, au centre-ville lors du marché du vendredi, ou lors des différentes manifestations publiques de l’été. En développant une politique de proximité, la Ville favorise la vie dans les quartiers et les villages. Nous encourageons et soutenons les associations. Un budget participatif sera à disposition pour financer des initiatives locales. Enfin, le Conseil municipal a mis en place des rencontres citoyennes. Plusieurs fois par an, nous invitons les habitants d’un quartier ou d’un village à partager un café. C’est l’occasion de discuter et de faire remonter les préoccupations de la population. Ce dialogue de proximité est pour moi indispensable. Il y a des critiques, bien sûr, mais aussi beaucoup de félicitations. Et c’est ce qui me permet de vous le confirmer : Sion se porte comme un charme !

Et cette ville, comment la voyez-vous à l’horizon 2050 ?

Je la voix rayonnante, inspirante, accueillante. Comme aujourd’hui, Sion sera le moteur économique et social du Valais central. Une ville où l’on pourra concilier travail, loisir, sport, culture et art de vivre. Une destination de qualité que l’on sera heureux de découvrir, que ce soit pour une heure, un jour, ou pour y planter ses racines.

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Petite photo : © Isabelle Favre
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