Pierre Maudet

 

DSM – Département de la santé et des mobilités

 

Agir sur de nombreux fronts pour le bien de demain

Pour ses deux dicastères, la santé et la mobilité, souvent sujet à tension, Pierre Maudet développe de nombreux projets pour améliorer la qualité de vie des Genevoises et des Genevois. Ambitieux, ils se veulent comme des solutions efficaces, qui demanderont du temps pour être mises en place mais marqueront positivement le quotidien de beaucoup de personnes. Pour nous expliquer plus en détail ce que sera le futur, le conseiller d’État répond aux questions de Bien Vivre.

Vous avez été élu il y a deux ans. Quel premier bilan faites-vous de ces 24 mois ?

Lorsque j’ai été élu, j’ai hérité des dicastères de la santé et des mobilités. Deux domaines a priori bien distincts mais qui ont en commun de susciter de fortes tensions dans notre canton. Les Genevoises et les Genevois sont exaspérés de voir les primes maladie augmenter chaque automne. Dans le budget d’une famille, cette dépense pèse parfois aussi lourd que le loyer. En matière de transport, l’exaspération est quasi quotidienne. Qui n’a jamais pesté contre l’engorgement du trafic et la complexité des déplacements, que ce soit à vélo, en bus, à pied ou en voiture ? Ces insatisfactions reflètent des problèmes politiques profonds. Pour moi, il n’était pas question de rester les bras croisés et de me limiter à gérer le statu quo. Je crois que les politiques sont élus pour agir. Même si cela exige parfois de ramer à contre-courant, j’ai à cœur d’entreprendre des projets qui pourront améliorer la vie des gens. À l’heure d’esquisser un premier bilan, je dirais que sur les deux tableaux, santé et mobilités, les équipes du département ont posé les jalons de réformes ambitieuses, difficiles, mais nécessaires, et dont les effets se déploieront sur le temps long.

Concernant la santé, quel est aujourd’hui le dossier qui vous occupe le plus ?

J’ai compris que si nous voulions continuer à bénéficier d’un système de santé de qualité à l’avenir, il fallait le réformer sérieusement. Grâce aux progrès de la médecine, nous vivons de plus en plus vieux. Parfois en bonne santé, souvent avec des maladies chroniques. Or ces dernières représentent 80% des coûts de la santé. Si on veut endiguer l’envolée des dépenses, il faut renverser la logique : avant de penser à soigner la « maladie », privilégions la santé et pour cela, encourageons les bons comportements. Notez à ce titre que cette année, le Canton a consacré 25 millions de francs à des projets de prévention (soit 7 millions de plus qu’en 2024).

C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre le projet d’une caisse maladie cantonale publique, couplée à un réseau de soins intégré. Dans un tel système, les prestataires de soins – médecins, soignants, pharmaciens, physiothérapeutes, etc. – coopèrent étroitement. Le partage d’informations favorise une prévention ciblée, garantit des soins appropriés et évite les interventions inutiles. In fine, c’est ainsi qu’on pourra maintenir la qualité et limiter la progression des coûts. Par ailleurs, la création d’une caisse publique apportera de la transparence à un système qui en manque cruellement aujourd’hui.

Et pour la mobilité ?

Nous avons posé les jalons pour adapter les infrastructures aux besoins d’une population qui se développe. Si on veut désengorger Genève et permettre à chacun de se déplacer de manière efficace, il faut fixer des priorités. Au centre-ville, les transporteurs professionnels ont besoin de circuler aisément. Cela implique de proposer aux autres usagers une offre de mobilité convaincante, tant pour la marche, le vélo, que les transports collectifs. Entre 2024 et 2030, l’offre des TPG aura augmenté de 30%. Par ailleurs, outre le développement du Léman express existant – qui rencontre un énorme succès, avec quelque 80’000 passagers chaque jour – nous travaillons à un train léger – une sorte de métro – reliant le Jura au Salève, afin de transporter 160’000 voyageurs par jour.

Qu’en est-il des plans pour la mobilité que vous avez lancés ?

Fin 2024, le parlement a voté cinq plans d’actions dont la conjugaison vise à rendre les déplacements plus fluides, plus sûrs et plus rapides. Ces plans embrassent l’ensemble des mobilités : les transports collectifs, le réseau routier, le transport professionnel, les mobilités actives et le stationnement. La loi veut que ces plans soient votés ensemble, mais c’est la première fois que cela se produit, ce qui offre le grand avantage d’exprimer une vision stratégique cohérente. Je dirais qu’en surplomb, ma priorité est de renouer un pacte social en matière de mobilité. Sortir de la guerre des transports et permettre à chaque usager d’avoir une place dans l’espace public.

À la fin de votre mandat, qu’aimeriez-vous vraiment avoir réalisé ?

Les grands projets – métro, caisse publique – ne seront pas achevés mais j’espère que les bases seront posées et qu’ils pourront poursuivre leur développement. Sur le front des mobilités, l’augmentation de la fréquentation des transports publics devrait aller de pair avec une diminution des nuisances routières. Sur le plan de la santé, Genève devrait avoir progressé dans le projet Béluga, soit le développement d’un vaste réseau de soins intégré adossé à une caisse publique. Je pense que nous aurons bien amélioré la prévention, investi dans les soins à domicile et développé les partenariats public-privé – comme les maisons de santé ou le centre de chirurgie ambulatoire HUG-Hirslanden.

Pour finir, la Genève de vos rêves dans 10 ans, comment serait-elle ?

Dans ce monde incertain, j’espère que Genève aura gardé sa vitalité économique, préservé sa cohésion sociale et maintenu son rôle phare dans la promotion du dialogue international.

Département de la santé et des mobilités
Rue de l’Hôtel-de-Ville 14 –CP 3918 – CH-1211 Genève 3
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