SSE Genève – Société Suisse des Entrepreneurs Genève

Eric Biesel

 

Répondre aux enjeux de la construction durable 

Fondée en 1903, la SSE Genève est une association patronale regroupant les entreprises actives dans le secteur principal de la construction (« gros œuvre ») ainsi que les branches apparentées, comprenant les carreleurs, les étancheurs, les échafaudeurs et les vidangeurs. Forte de ses 110 membres, la SSE Genève peut se targuer de représenter 90% des effectifs de la branche, soit près de 6000 emplois. Tous ses membres ont en commun des valeurs fortes, telles que la quête de l’excellence, la fierté et la passion de leur métier, le respect de l’éthique ainsi que la volonté de construire durablement pour les générations futures. Pour connaître l’actualité de l’association, Eric Biesel, son directeur, répond à nos questions.

Quelles sont les priorités de la SSE Genève pour 2025-2026 ?

Nous mettons l’accent sur la reconnaissance de la qualité du travail de nos entreprises membres, ce qui implique une juste rémunération des prestations leur permettant d’assurer leur pérennité. Ceci nécessite également une formation initiale et continue de qualité et par voie de conséquence la promotion des conditions de travail offertes aux collaborateurs : salaires attractifs, sécurité renforcée, protection sociale, et retraite anticipée à 60 ans. Ce sont des conditions particulièrement avantageuses en comparaison avec d’autres secteurs.

Comment les entreprises adaptent-elles leurs pratiques pour réduire leur impact carbone ?

Les entreprises ont, sans cesse et à leur niveau, œuvré dans ce sens, notamment en matière de mobilité, en adoptant des véhicules moins polluants ou en encourageant leurs collaborateurs à user des vélos électriques. Elles intègrent également des pratiques et matériaux à faible empreinte carbone.
Un outil de bilan carbone, développé par Maneco en partenariat avec la SSE Genève, les SIG et l’État de Genève, permet désormais aux entreprises de monitorer l’impact carbone de certains chantiers pour pouvoir le réduire autant que possible.

Depuis 2015, une charte de développement durable de la SSE Genève a été mise en place afin d’attester du respect par nos membres des critères de durabilité. Elle avait été signée en 2015 par Monsieur François Longchamp, alors président du Conseil d’État. Depuis 2024, elle a fait place à une nouvelle mouture labellisée « Certification Développement durable SSE Genève », délivrée par un auditeur externe. Cette certification signée par Monsieur Antonio Hodgers, alors président du Conseil d’État, a été décernée à une vingtaine d’entreprises à ce jour.

Où en est l’intégration de l’économie circulaire sur les chantiers genevois ?

Le canton de Genève est l’un des plus avancés en la matière, notamment grâce à la pratique du réemploi. Des plateformes spécialisées comme REUZI dont nous sommes partenaires, les efforts du Service de géologie, sols et déchets (GESDEC) qui forme les acteurs de la construction avec le programme ECOMAT notamment, ainsi qu’un cadre légal plus exigeant qu’ailleurs, renforcent cette dynamique.

Quels matériaux durables gagnent du terrain actuellement ?

La réutilisation de matériaux issus de la déconstruction est en forte croissance à Genève. Dans les projets de démolition/reconstruction, les permis de construire prévoient l’obligation de recycler tout ou partie des agrégats de béton issus de la démolition dans le béton servant à la nouvelle construction (maximum 20% pour les bétons classés structurels, plus de 20% pour les bétons non classés et non structurants, notamment pour la construction de routes).

La commande publique tient-elle assez compte des critères de durabilité ?

Des efforts sont faits, mais ils restent insuffisants. Les mesures prises par les entreprises et attestées par la Certification Développement durable ne sont pas encore assez valorisées lors de l’attribution des marchés publics, mais également privés.

Assurer la relève demeure-t-il un défi majeur ?

Oui, l’image de nos métiers reste un enjeu. Peu de personnes savent qu’un maçon titulaire d’un CFC perçoit un salaire minimum de plus de 7000 francs par mois (indemnités et 13e compris) avec de réelles perspectives d’évolution vers des postes à responsabilité.

Quels sont les leviers pour renforcer l’attractivité des métiers de la construction ?

Nous avons mené l’an dernier la campagne « Demain Bâtisseur », destinée aux jeunes en fin de scolarité obligatoire. L’objectif est de susciter l’envie de s’engager dans un métier porteur de sens, de fierté et d’utilité publique, autrement dit, de construire des ouvrages durables qui marquent le territoire et s’inscrivent dans le temps.

Comment la SSE Genève soutient-elle la formation continue et l’évolution des compétences ?

Grâce à l’Institut de formation de la construction (IFC) et aux cours interentreprises, nous offrons aux jeunes la possibilité de suivre une formation initiale débouchant sur un CFC et de continuer à se former tout au long de leur carrière (machinistes, contremaîtres, conducteurs de travaux, etc.). Ils peuvent ainsi continuer à évoluer notamment vers des fonctions d’encadrement, tout en restant sur le terrain.

SSE Genève – Société Suisse des Entrepreneurs Genève
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Tél. +41 22 949 18 18
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