SSE Genève – Société Suisse des Entrepreneurs Genève

Eric Biesel

 

Une construction durable grâce à l’économie circulaire

Fondée en 1903, la SSE Genève est une association patronale regroupant les entreprises actives dans le secteur principal de la construction (« gros œuvre ») ainsi que différentes branches apparentées, notamment les carreleurs, les étancheurs, les échafaudeurs et les vidangeurs. Forte de ses 108 membres, la SSE Genève est fière de représenter 90% des effectifs de la branche, soit près de 6000 emplois. Tous ses membres ont en commun des valeurs fortes, telles que la quête de l’excellence, la fierté et la passion de leur métier, le respect de l’éthique et la volonté de construire durablement pour les générations futures. Pour connaître l’actualité de la SSE Genève, Eric Biesel, son directeur, répond à nos questions.

Précurseur en matière de développement durable, pouvez-vous déjà faire un premier bilan des actions menées ?

Depuis plus de 15 ans, la durabilité est au cœur des préoccupations des membres de la SSE Genève. En 2009 déjà, l’association créait une Commission Développement durable pour permettre à ses membres d’échanger sur toutes les thématiques liées à la réduction de l’empreinte carbone de la construction. On doit notamment à cette Commission la création, en 2014, de l’outil « Bilan carbone chantier et bâtiment » (B2CB). Fruit d’une collaboration entre l’Etat de Genève, les SIG et la SSE Genève, il permet l’évaluation de l’impact carbone de la réalisation d’un projet. Précurseur en la matière, l’association a également créé en 2015 une Charte Développement durable reconnue par l’Etat de Genève. L’entreprise qui souhaite la recevoir doit au préalable avoir obtenu la Charte d’éthique de la SSE Genève. Renouvelée trimestriellement, cette dernière confirme l’acquittement de toutes les cotisations sociales et conventionnelles du secteur (AVS/AI/APG, assurances accident et maladie, prévoyance professionnelle, retraite anticipée, impôt à la source et cotisations professionnelles).

En tant que signataires de la Charte Développement durable, les entreprises s’engagent à mettre tout en œuvre pour respecter les aspects économiques, sociaux et environnementaux du développement durable dans leurs domaines de compétence.

Quelles sont les actions menées au quotidien par vos membres et quelles autres actions devraient voir le jour dans un futur proche ?

Aujourd’hui, les principes de l’économie circulaire inspirent le secteur et favorisent les filières locales ! A titre d’exemple, la SSE Genève soutient Reuzi, un projet de plate-forme numérique et collaborative de diffusion des bonnes pratiques sur le réemploi de matériaux entre les chantiers.

Au-delà des engagements déjà pris par les entreprises, les véritables enjeux concernant la durabilité portent sur les modes de production, le bilan écologique global et l’usage du bon matériau au bon endroit, en évitant le débat stérile consistant à opposer les matériaux les uns aux autres.

Le béton et ses dérivés sont régulièrement pointés du doigt. Ce matériau possède pourtant de nombreuses qualités valorisables en termes de durabilité. Extrêmement résistant, il est capable de supporter, sans comparaison, des charges et des efforts énormes. De plus, par rapport à d’autres matériaux, le béton a une très longue durée de vie, qui peut atteindre 100 ans. Les laboratoires de recherche mettent au point de nouvelles recettes de béton très prometteuses : l’ajout de charbon végétal lors de la production du béton permet, par exemple, de piéger le CO2 pour améliorer encore son bilan écologique. Enfin, des bétons « bas-carbone » et des bétons issus de matériaux recyclés sont aujourd’hui disponibles sur un marché qui reste en constante évolution. Cela dit, si les entreprises de construction peuvent se montrer très créatives, elles se doivent d’exécuter au mieux les cahiers des charges qui leur sont imposés par les maîtres d’ouvrage. Pour diminuer l’empreinte environnementale des futures constructions, tous les acteurs de l’acte de construire doivent donc s’engager dans cette démarche. Ces dernières années, on a pu observer que dans l’attribution des marchés publics par exemple, le moins-disant (i.e. le moins cher) l’emporte encore trop souvent sur le mieux-disant (i.e. le meilleur rapport qualité-prix). Il appartient donc aux adjudicateurs publics, lesquels se doivent d’être exemplaires, de mieux prendre en compte ces critères.

La relève est-elle au rendez-vous ou trouver des jeunes à former est-il difficile ?

Malheureusement, les entreprises de construction peinent toujours à recruter des apprentis. Nous nous sommes donc intéressés aux motivations des jeunes dans le choix d’une formation. Nous avons constaté que les deux critères déterminants sont la recherche de sens et les perspectives de carrière.

Les métiers de la construction sont porteurs de sens en ce qu’ils permettent par exemple la mise en œuvre très concrète de la transition écologique dans le secteur du bâtiment, un secteur qui – je le rappelle – joue un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs énergétiques et climatiques nationaux. Quant aux perspectives de carrière dans notre branche, elles sont tout simplement excellentes ! Une fois leur Certificat fédéral de capacité (CFC) en poche, les jeunes peuvent gravir rapidement les échelons pour devenir cadre, notamment en se formant comme chef·fe d’équipe, contremaître·sse ou conducteur·trice de travaux. Ces étapes peuvent les mener jusqu’à des postes de direction, en obtenant par exemple la maîtrise fédérale d’entrepreneur·se. Pour les parents de ces jeunes, deux autres critères vont être déterminants dans le choix d’une formation professionnelle : la sécurité de l’emploi et le niveau de salaire. Aujourd’hui la demande de main-d’œuvre qualifiée dans nos métiers est plus forte que jamais et la pénurie de personnel qualifié va encore se renforcer ces prochaines années avec le départ à la retraire de la génération des baby-boomers ! Concernant le niveau de salaire, après l’obtention de leur CFC, les jeunes professionnels bénéficient d’une rémunération mensuelle minimale attractive de 6900 francs (incluant le 13e salaire et diverses indemnités). Des perspectives de carrière intéressantes, des chantiers passionnants en lien avec la mise en œuvre de la transition écologique, des tâches variées, une stabilité de l’emploi et des salaires qui sont les plus élevés de l’artisanat : les professions de la construction ont donc beaucoup à offrir ! La préservation des métiers de la construction, la transmission de leurs traditions et de leurs savoir-faire sont capitales pour la pérennité de nos entreprises et l’avenir du bâti à Genève. La SSE Genève, notamment par le biais de l’Institut de Formation de la construction (IFC), est très impliquée dans la formation professionnelle et continue à Genève, et elle continuera de l’être ces prochaines années.

SSE Genève – Société Suisse des Entrepreneurs Genève
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