UNAM – Union neuchâteloise des arts et des métiers

Damien Cottier

 

S’engager pour la libre entreprise et l’attractivité du canton

Depuis 80 ans, l’Union neuchâteloise des arts et des métiers défend les intérêts des professionnels du secteur des arts et métiers. Elle rassemble aujourd’hui 1000 membres répartis dans 17 associations professionnelles et a encore de nombreux chantiers devant elle. Elle lutte tous les jours pour préserver l’économie de proximité, la libre entreprise, l’attractivité du canton et la responsabilité individuelle. L’organisation a également à cœur de former ses membres. Entretien avec Damien Cottier, Conseiller national et Président de l’UNAM, pour découvrir ses combats.

Pouvez-vous nous présenter l’UNAM?

L’UNAM est une association faîtière qui couvre sous son toit des PME qui créent des emplois et de la richesse pour le canton en étant actives dans le bâtiment, la gastronomie, le commerce ou les services. Nous nous engageons à leurs côtés en faveur de l’économie de proximité, de la libre entreprise et de l’attractivité de notre canton. Et nous plaidons pour la responsabilité individuelle. Quant à la formation professionnelle, elle est un pivot de l’engagement des associations professionnelles, pour préparer l’avenir ! L’UNAM fêtera ses 80 ans en 2023, elle est aussi la section neuchâteloise de l’Union suisse des arts et des métiers (USAM). Elle peut même se réjouir de compter dans ses rangs un vice-président suisse de l’USAM, en la personne de M. Pierre-Daniel Senn, bien connu des Neuchâtelois. Enfin nous collaborons activement sur de nombreux dossiers avec les autres organisations économiques et patronales neuchâteloises.

Quelles sont les raisons qui vous ont amené à présider l’UNAM?

Enfant, j’ai pu observer mes parents, petits commerçants indépendants qui tenaient un commerce de tabac, journaux, papeterie au Landeron. Je les ai vus travailler d’arrache-pied pour faire tourner leur commerce, se confronter aux soucis des patrons, assurer les salaires des employés, se battre avec les nouvelles réglementations, etc. Et il n’y avait pas beaucoup de jours de congé ! Cela a été formateur pour moi et j’ai évidemment conservé une sensibilité particulière pour l’activité des PME et des petits indépendants dans mon activité politique. Reprendre la présidence de l’UNAM, en 2021, était l’occasion de m’engager à leurs côtés mais aussi d’établir des liens avec le Parlement et avec les autorités exécutives sur le plan fédéral et cantonal pour relayer les préoccupations des artisans, commerçants et petits entrepreneurs. La défense de ces intérêts me tient à cœur.

Quels sont les objectifs principaux de l’UNAM?

L’UNAM se veut être un lien entre les associations professionnelles neuchâteloises et l’Etat – gouvernement et services – afin de relayer les préoccupations des artisans et des petits entrepreneurs et de veiller à la défense de leurs intérêts. Elle est aussi un avocat engagé pour de bonnes conditions-cadres pour la compétitivité et l’efficacité des entreprises (en luttant contre la bureaucratie, en s’engageant pour la formation professionnelle, en travaillant à concilier économie, environnement et énergie, en favorisant une mobilité et un aménagement du territoire modernes, une fiscalité attractive, un marché du travail équilibré, une politique sociale raisonnable, une digitalisation maîtrisée, une concurrence loyale et de bonnes conditions pour la transmission d’entreprises). L’UNAM est également un lieu d’échange entre ses membres pour partager expériences, informations et réflexions, et a un rôle de promoteur de la relève des arts et métiers qui passe par la formation professionnelle initiale ainsi que la formation continue. Enfin, l’association est un acteur de l’économie de proximité qui encourage les Neuchâtelois, les entreprises, les collectivités publiques et les entreprises paraétatiques à être des clients et mandants des artisans et entrepreneurs de la région.

Quelles ont été vos motivations à mettre en ligne UNami?

UNami est LA plateforme neuchâteloise des Arts et Métiers. Le but est que, demain, quiconque cherche un artisan ou un commerce dans le canton ait le réflexe de cliquer sur www.unami.ch ou sur l’application (Apple Store ou Google Play) afin de trouver LE professionnel qu’il lui faut. Avec cette plateforme, l’UNAM fait la promotion des services et prestations de ses membres, mais elle s’engage aussi concrètement au service d’une économie de proximité. UNami est aussi un moyen de promouvoir la formation duale en mettant en évidence les entreprises formatrices. UNami est une plateforme évolutive développée et animée par des Neuchâtelois. Plus de 20 sponsors lui ont permis de naître. Maintenant il faut la faire grandir et la faire mieux connaître: UNami doit devenir incontournable pour qui recherche un artisan, un commerce, un restaurant ou une entreprise. Je suis reconnaissant à notre secrétaire Charles Constantin et à mon prédécesseur à la tête de l’UNAM, Jean-Claude Baudoin car ils ont conçu et porté ce beau projet. A nous de le faire vivre et grandir !

Est-ce dans le même esprit que vous avez lancé www.independants-surendettement.ch?

Non, c’est un projet très différent. L’initiative en revient au Département cantonal de l’action sociale qui a contacté la CNCI et l’UNAM, beaucoup plus proches des PME en difficultés financières. Le canton a relevé que 12,7% des personnes actives sont des indépendants (raison individuelle ou salarié-propriétaire de SA ou Sàrl) et que le taux de pauvreté de cette catégorie professionnelle est en moyenne deux fois et demi plus élevé que celui de la population en général ! Dans les études de la chambre du commerce, il ressort d’ailleurs que le manque de liquidités est une préoccupation plus marquée auprès des petites entreprises. Or sur les 13 750 établissements que compte le canton, 76,4% ont moins de cinq emplois. On y trouve principalement les entreprises des arts et métiers. Partageant ces constats et ces préoccupations, la CNCI, l’UNAM et la Haute école de gestion Arc ont publié www.independants-surendettement.ch, organisé trois webinaires et mis sur pied une soirée de rencontre avec des fiduciaires et les entreprises neuchâteloises pour les sensibiliser aux risques de surendettement et aux instruments existants pour s’en prémunir.

Quand l’UNAM prend-elle position sur les objets politiques soumis en votation?

Nous ne prenons pas systématiquement position sur tous les objets. Si ceux-ci concernent une majorité de nos membres et ont un impact économique, s’ils correspondent à des combats que nous menons ou s’ils sont soutenus par les associations faîtières au plan suisse, il est fréquent que nous prenions position, voire que nous nous engagions activement. Le but premier est toujours le même: développer de bonnes conditions-cadre pour les arts et métiers et l’économie en général dans notre pays et notre canton, un cadre qui permet d’exercer la libre entreprise et de créer de l’emploi et de la valeur ajoutée. Il peut parfois arriver que la position de l’UNAM ne soit pas celle de l’USAM, c’est la beauté de la démocratie et du fédéralisme ! Les sensibilités peuvent différer, comme par exemple lors du vote sur l’initiative «no billag» que l’UNAM n’avait pas soutenue afin de mieux garantir la pluralité des opinions dans le Canton de Neuchâtel.

Quels sont les grands chantiers de l’UNAM pour les années à venir?

Il faudra rester attentifs à l’évolution des conditions économiques: la difficulté d’approvisionnement, les hausses de prix et le risque d’une crise énergétique, associés au franc fort et aux difficultés croissantes de l’accès au marché européen sont l’objet d’inquiétudes importantes, de même que le manque de main-d’œuvre qualifiée. Des sujets sur lesquels l’UNAM comme l’USAM et les organisations économiques doivent être actives au plan cantonal et fédéral. Par ailleurs l’UNAM souhaite développer l’offre de prestations pour ses membres, notamment davantage partager des informations transversales importantes. Il faut en outre continuer à trouver de nouveaux membres afin de renforcer notre assise et de maintenir à haut niveau la qualité d’échanges avec les services de l’Etat et le gouvernement ainsi que la collaboration avec les milieux économiques du canton. Enfin un combat actuel qui nous tient à cœur: l’importance grandissante sur le marché des entreprises paraétatiques, par exemple, celles du secteur de l’énergie ou La Poste, qui font directement concurrence aux petites entreprises privées. C’est difficilement compréhensible que ces groupes, en mains publiques, se substituent à des artisans locaux ou gagnent des parts de marché sur des petits commerçants qui n’ont pas les mêmes leviers. On le voit: permettre à nos membres de développer leurs affaires dans un cadre dynamique et attractif est un chantier permanent. L’UNAM va fêter ses 80 ans et elle a de nombreux chantiers devant elle !

UNAM
Rue de la Serre 4 – CH-2000 Neuchâtel
Tél. +41 32 727 24 30 – Fax +41 32 727 24 28
contact@unam.chwww.unam.ch