
12 Fév UPSA Valais
Charles-Albert Hediger
L’automobile dans l’ADN du canton
Face à un marché automobile en mutation, Charles-Albert Hediger, président de l’UPSA Valais fort de 170 adhérents, nous partage sa vision sur les défis et les opportunités du secteur. De la progression des véhicules électriques à l’évolution des formations professionnelles en passant par le soutien aux événements phares du canton, il nous détaille les initiatives clés qui façonneront l’avenir de la mobilité en Valais.
Parlez-nous du marché automobile en Valais ?
En termes de volumes, il suit la tendance nationale, à savoir une baisse globale des ventes depuis la période Covid. En Valais 10 774 véhicules ont été immatriculés en 2024 contre 12 393 en 2019. Les prévisions suisses 2025 tablent sur le renouvellement de 250 000 véhicules contre 300 000 avant la crise. Diverses raisons à cela : les conditions économiques sont plus compliquées, les véhicules sont plus chers, aussi bien en leasing qu’à l’achat et les jeunes passent de plus en plus tard leur permis de conduire, pas avant 25 ans, n’en ayant pas forcément l’utilité quand ils évoluent dans de grandes villes, bien équipées en transports publics. Ce qui n’est pas le cas de notre canton, plutôt rural et sous doté en transports collectifs où la mobilité individuelle est fondamentale, ce qui explique certainement l’attachement des valaisans à l’automobile. On assiste également à un report des achats car les gens hésitent encore entre le thermique et l’électrique. Cependant, le taux d’occupation des ateliers devrait être bon au vu d’un parc automobile vieillissant.
Le Valais, premier canton suisse pour le véhicule électrique ?
Notre association a très tôt sensibilisé nos autorités à cette problématique et le Conseil d’Etat, avec qui nous avons d’excellentes relations, a suivi nos recommandations pour moins de pollution sur notre territoire et donc participer à améliorer la qualité de l’air. Ici, dans le canton le plus ensoleillé de Suisse, la proportion de population habitant en maison individuelle est plus élevée que dans le reste du pays. Il est plus simple d’équiper ces habitations que des PPE de panneaux solaires ce qui permet de recharger facilement son véhicule. Le canton a également doté toutes ses aires d’autoroute de bornes rapides de recharge afin d’accueillir les nombreux touristes dans des conditions optimales.
Les véhicules lourds semblent avoir le vent en poupe ?
Nous avons une belle dynamique sur le CFC de mécanicien de véhicules utilitaires et nous avons d’ailleurs de très beaux garages en Valais dans ce domaine. Nous assistons aussi à une recrudescence féminine dans la filière, justement dans la branche poids lourds. La 1re place de la bernoise Sophie Schumacher (22 ans), sacrée championne du monde dans la catégorie « mécatronicien d’automobiles, spécialisation véhicules utilitaires » devant l’Allemagne et la France lors des Worldskills 2024 à Lyon, montre que les femmes ont toute leur place dans la branche automobile et pas que du côté administratif ! Par ailleurs, les prochaines sélections de mécatroniciens pour les SwissSkills auront lieu début juillet, pour des épreuves prévues du 17 au 21 septembre 2025 avec de bons espoirs pour nos jeunes diplômés valaisans.
Quelles manifestations soutenez-vous ?
De nombreuses manifestations ont lieu sur notre territoire et nous sommes ravis d’y figurer en bonne place pour promouvoir l’excellence de la filière automobile. Alors que le salon de l’automobile genevois disparaît définitivement après 100 ans d’existence, c’est tout naturellement que le Valais, terre de passion automobile, prend le relais et inaugurera déjà la 8e édition de son salon « Passion Auto Show » qui se déroule tous les ans au CERM de Martigny, fin mars. Pas loin de 200 véhicules et une quarantaine de marques y sont présentés. De son côté, le Haut-Valais organise chaque printemps des portes ouvertes au sein de ses garages (Oberwalliser Frühlingsausstellung-OFA). Nous participons également au salon biennal de la formation et de l’apprentissage « Your challenge » à Martigny aux côtés de Carrosserie Suisse et de l’Association Suisse des Transports Routiers (ASTAG). Côté émotions, en Valais, nous avons la fibre du sport automobile et nous soutenons le Rallye international du Valais qui aura lieu du 23 au 25 octobre 2025, où nos champions brillent régulièrement et contribuent à promouvoir les sports mécaniques dans toute la Suisse et au-delà.
Quid des nouveautés au sein de l’UPSA Valais ?
Depuis 2024 Nicolas Rey, Membre du comité, a repris le poste de responsable de formation. Nous avons également intégré une nouvelle formation au sein de notre canton : le CFC de « Gestionnaire de commerce de détail option Sales » autrement dit une formation de vendeurs de véhicules qui inclut également les nouvelles technologies de propulsion ainsi que les services de mobilité. Cette formation a commencé en septembre 2023 et dure 3 ans, mêlant périodes en entreprise et cours à l’école. En mars 2025 notre site internet de l’UPSA a évolué vers une nouvelle mouture plus moderne. De notre côté nous avons créé un site dédié à la formation : www.formation-auto-vs.ch. Par ailleurs, le Canton se désengage de l’organisation des formations et nous a demandé de chapeauter celle du Brevet fédéral, ce que nous faisons depuis le 1er janvier 2024. Nous avons également renouvelé la CCT en 2024, valable jusque fin 2027, afin de renégocier les salaires (+2,3% malgré un contexte inflationniste) et donner plus de congés aux salariés, soit 5 semaines de vacances pour les 20-49 ans et 6 semaines à partir de 50 ans. Une indemnité de piquet de 150 francs a également été actée depuis 2024 déjà. Par ailleurs, notre section est la seule en Suisse par le biais de la fondation CARAGE à proposer un dispositif de préretraite 3 ans avant l’âge légal.
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