UPSA Valais

Charles-Albert Hediger

 

Un marché qui repart à la hausse

L’Union Professionnelle Suisse de l’Automobile du Valais compte 163 membres qui représentent plus de 50% des garages exerçant dans le canton. De manière générale, ses compétences s’étendent principalement sur trois domaines que sont la représentation classique de la branche auprès des autorités politiques, la promotion d’une éthique professionnelle de qualité et la formation. Domaine d’activité fortement impacté par les différents événements mondiaux, si le niveau des ventes n’a pas retrouvé son niveau d’antan, il connaît une hausse malgré une pénurie de véhicules toujours présente. Pour nous parler de l’actualité, rencontre avec Charles-Albert Hediger, président de l’UPSA Valais.

Le Valais a-t-il des spécificités au niveau des avantages sociaux et de la formation ?

Dans le courant de l’année, nous devons renouveler la convention collective du secteur automobile. Nous avons de bons contacts avec les syndicats ce qui nous permet d’aborder le sujet avec sérénité. Ceci est dû entre autres aux conditions sociales propres au Valais. Nous sommes le seul canton à avoir une caisse de pré-retraite qui permet aux salariés de partir, s’ils le souhaitent, 3 ans avant l’âge légal de la retraite et de toucher une certaine somme tous les mois. Dans un autre ordre d’idée, la commission paritaire joue le jeu de la formation continue et soutient les jeunes qui veulent faire un brevet avec une aide à hauteur de 5000 francs ce qui est, là encore, propre à notre canton. Elle aide également financièrement les professionnels qui envoient leurs employés aux cours de marques.

Comment se porte le marché de l’automobile en Valais ?

Le marché est bas même si une certaine embellie se fait sentir. La situation au niveau de l’approvisionnement en véhicules reste un problème mais il est stable dorénavant et tend à aller vers une hausse. Pour autant, nous sommes loin des chiffres d’avant la crise. La Suisse comptait alors une moyenne de 300 000 véhicules neufs vendus par année, nous sommes aujourd’hui entre 260 et 270 000. Mais restons optimiste puisque la demande est là en Valais.

Le monde automobile attire-t-il encore de nouveaux entrepreneurs ?

Nous voyons des modifications au niveau du réseau valaisan. En effet, la distribution s’étoffe avec l’installation de nouveaux garages. C’est plaisant de voir que des entrepreneurs croient encore en ce secteur d’activité et investissent à l’image d’un groupe vaudois qui a ouvert une succursale à Sion. Dans un canton comme le nôtre où la voiture est bien souvent indispensable, l’automobile a encore toute sa place.

Est-il difficile de trouver des jeunes à former ?

Comme je le disais auparavant, la voiture fait partie du paysage valaisan. Un grand nombre de jeunes passent ici leur permis de conduire dès qu’ils le peuvent pour pouvoir se déplacer plus facilement. De ce fait, ils sont nombreux à avoir un réel intérêt pour le secteur et à souhaiter y travailler, une chance pour nous puisque la relève est là. De plus, l’image du mécanicien les doigts plein de graisse est derrière nous. Aujourd’hui si chacun doit porter une double casquette en sachant aussi bien intervenir sur un moteur thermique qu’électrique et maîtriser tout ce qui a trait à la connectivité, l’intérêt reste fort. C’est un métier qui a beaucoup évolué et qui va encore évoluer. Deux formations sont proposées : mécanicien de maintenance qui se prépare sur 3 ans et mécatronicien sur 4 ans. Concernant la mécatronique, le secteur a également bénéficié de l’image renvoyée par Florent Lacilla, fribourgeois, qui a remporté l’an dernier, la médaille d’or en mécatronique aux World Skills, une consécration mondiale qui demande un niveau très élevé. Sa victoire a assurément fait naître des vocations !

Qu’en est-il de l’électrique ?

La demande allait crescendo avant la guerre en Ukraine. Les problèmes d’approvisionnement en électricité ont fait peur à certaines personnes prêtes à passer à ce type de motorisation. Pour autant, l’offre continue à s’étoffer dans toutes les marques et permet à chacun de trouver le véhicule qu’il lui faut. De plus, le Valais a un taux de résidence principale individuelle très élevé. Nombreuses sont les personnes à y installer des panneaux solaires ce qui permet d’avoir une autonomie énergétique qui sert aussi aux véhicules électriques. Pour celles qui n’ont pas de recharge à la maison, le nombre de bornes se développe mais il faut encore aller de l’avant. Les entreprises devraient en mettre plus à disposition de leurs employés et les PPE rajouter des installations aux règlements internes. Pour toutes ces raisons, l’hybride reste une solution appréciée qui rassure sans compter que le thermique n’est pas encore totalement obsolète.

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