11 Fév suisse.ing – Union Suisse des Sociétés d’Ingénieurs-Conseils

Patrick Robyr

Trouver de la main-d’œuvre qualifiée et former la relève de demain

Forte de 1000 membres disséminés dans toute la Suisse, l’Union Suisse des Sociétés d’Ingénieurs-Conseils a changé de nom et est devenu : suisse.ing. Pour autant ses missions et ses buts restent les mêmes : améliorer les conditions-cadres dans la branche de l’ingénierie et de la planification et défendre les intérêts des employeurs de la branche à la croisée entre économie, politique, société et environnement. Pour répondre au plus près à leurs attentes, elle est constituée de groupes régionaux. Pour connaitre son actualité et les dossiers en cours, rencontre avec Patrick Robyr, président de suisse.ing Valais.

Quelles sont les missions de suisse.ing ?

suisse.ing est très active et ses missions sont multiples. Ses principaux objectifs sont de sauvegarder la réputation, l’autorité professionnelle et l’autonomie des entreprises qui fournissent des prestations de nature intellectuelle en s’appuyant sur la technologie. Elle encourage l’activité de ses membres et la qualité de leurs prestations dans l’intérêt des mandants et de la collectivité publique. Elle s’efforce d’assurer aux adhérents l’exercice d’une activité professionnelle attrayante et prometteuse en fonction de l’évolution de l’économie, de l’environnement et de la société. Ses principales tâches et prestations sont : la représentation des intérêts sur le plan politique ; la conduite d’entretiens avec les autorités ; la promotion de la relève professionnelle ; l’organisation de séminaires et de manifestations ; le lancement de campagnes de communication ; la mise à disposition d’un conseil juridique et d’un service d’assistance Adjudication et elle offre une assurance collective de responsabilité civile professionnelle et d’entreprise. De plus, elle représente les intérêts de ses membres auprès des autorités et des organisations économiques et professionnelles, également internationales puisque suisse.ing est membre de la Fédération Internationale des Ingénieurs-Conseils (FIDIC) et de la Fédération Européenne des Associations de Conseil en Ingénierie (European Federation of Consulting Associations, EFCA).

Faites-vous face à des difficultés pour recruter de la main-d’œuvre qualifiée ?

La Suisse connaît un manque important de main-d’œuvre qualifiée dans de nombreux secteurs. Le nôtre fait partie de ceux qui sont spécialement impactés. Nous vivons actuellement une pénurie de personnel en Valais et ce pour tous les métiers liés à l’ingénierie. C’est un réel souci que nous essayons d’endiguer de toutes les manières possibles. Lorsque nous lançons des annonces pour un poste à pourvoir, nous recevons des réponses mais qui émanent très majoritairement de l’étranger, où la culture de la construction est souvent très différente que dans notre pays. Nous sommes prêts à les embaucher dans la mesure où leur formation est identique. Après, même si elle l’est, il nous reste à les former à la construction suisse et à toutes les contraintes qui l’entourent. Ceci demande du temps, ce dont nous manquons devant le niveau de travail que nous avons. Le problème ne se résout donc pas ! Pour l’heure, cette pénurie ne se ressent encore que marginalement au niveau de nos clients mais nous savons que certains appels d’offres reçoivent peu ou pas de réponse car les bureaux d’ingénieurs croulent déjà sous la demande. Tout laisse à penser que ceci va avoir un effet financier et que les prestations relatives à notre secteur d’activité vont connaître une augmentation des tarifs.

La relève est-elle là ?

Comme je vous le disais auparavant, nous faisons face à une pénurie de personnel, il est donc plus que jamais essentiel pour nous de former la relève. Nous faisons le maximum dans ce sens en participant par exemple à des événements majeurs pour les jeunes qui veulent en savoir plus sur les métiers comme Your Challenge à Martigny. A titre personnel, je m’investis en étant membre de la commission des cours inter-entreprises pour dessinateur en génie-civil auprès de l’EPCA de Sion. Des ingénieurs se rendent également dans les écoles pour expliquer aux plus jeunes ce qu’est notre quotidien. A titre d’exemple, ils peuvent leur parler du parasismique et de tout ce que nous faisons pour concevoir des constructions qui résistent aux tremblements de terre, dans le cadre de leurs cours de géographie. Des exemples précis sont une bonne manière de leur présenter notre savoir-faire et l’importance de nos métiers. Pour autant tout est compliqué car nous manquons de visibilité auprès du grand public raison pour laquelle nous devons toujours battre le pavé pour expliquer les attraits, les atouts de nos professions et l’avenir que nombre de jeunes peuvent y avoir. La journée annuelle « Osez tous les métiers » est également une occasion de montrer notre quotidien aux enfants en âge de choisir leur future profession.

Les formations sont-elles toujours en lien avec l’évolution de votre secteur d’activité ?

S’il est un domaine qui a connu une importante évolution voire une révolution avec l’arrivée du BIM par exemple, c’est bien le nôtre. Il était devenu nécessaire d’adapter les formations à ces changements pour que les ingénieurs-conseils de demain soient totalement en phase avec les besoins des bureaux. Pour ce faire, suisse.ing est membre de l’association Plavenir qui gère la formation professionnelle initiale de la planification du territoire et de la construction. Cette structure a travaillé à leur évolution. Ainsi depuis fin décembre 2022, la révision des prescriptions sur la formation pour le métier de dessinateur et dessinatrice CFC a franchi une étape importante. Tant l’ordonnance sur la formation que le plan de formation ont été mis au point et adoptés. Tout ceci rentrera en vigueur à partir de l’été 2024 et nous permettra d’avoir dans un futur proche une relève en cohérence avec l’évolution de nos métiers.

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