UVAM – Union valaisanne des arts et métiers

Marcel Delasoie

 

Des sujets majeurs à l’ordre du jour

L’Union valaisanne des arts et métiers (UVAM) regroupe sous une même bannière 45 associations faîtières de tous les secteurs de l’économie. Une entreprise sur deux du canton, soit plus de 10 000, y est affiliée. Avec pour but de défendre leurs intérêts d’une seule voix, l’UVAM est concernée par de nombreux sujets d’actualité d’importance tant nationaux que cantonaux. Pour nous en parler Bien Vivre a rencontré Marcel Delasoie, son secrétaire général.

L’UVAM fédère-t-elle de nouveaux membres?

La Chambre Immobilière qui compte quelque 2500 membres a rejoint les rangs de l’UVAM, le milieu de l’immobilier étant intéressé à collaborer étroitement avec nous. Ils ont compris l’importance d’être ensemble pour la défense de certains sujets comme la loi sur l’énergie afin de trouver de bons consensus entre les propriétaires et les entreprises.

Comment se portent le marché valaisan du second œuvre?

Le renchérissement des coûts, dû au prix des matériaux en forte hausse, pose des problèmes à nombre d’entrepreneurs. Ils doivent trouver le bon équilibre entre un juste prix et gagner leur vie tout en décrochant des marchés. Le secteur le plus impacté est le bâtiment où par exemple l’isolation périphérique est maintenant 30 à 40% plus cher qu’auparavant. Aujourd’hui, les choses se stabilisent et tout laisse à penser que l’on va aller vers une baisse mais le problème n’est pas national, il est mondial donc cela devrait prendre un peu de temps. Malgré la situation, le volume de travail dans le Valais est là même s’il est plus difficile de faire des marges intéressantes. Par ailleurs, le second œuvre comme d’autres secteurs est touché par la difficulté à trouver de la main-d’œuvre. La chimie connaît une croissance énorme qui l’oblige à embaucher du personnel. Attractive, elle attire beaucoup de personnes et ceci impacte sur d’autres secteurs qui ne peuvent pas entrer en concurrence au niveau salarial.

Qu’en est-il de la loi cantonale sur les marchés publics?

La loi cantonale sur les marchés publics voulait dans un premier temps exclure le travail temporaire. Cela aurait posé de grandes difficultés d’organisation à nombre d’entreprises pour répondre à ces marchés qui sont souvent liés à des chantiers d’importance nécessitant beaucoup de main-d’œuvre. L’UVAM se bat et discute avec le Parlement pour ne pas interdire le travail temporaire mais l’accepter à hauteur de 20 à 30% pour donner accès à un plus grand nombre. L’interdiction est née d’un constat : des entreprises décrochaient des projets relevant du marché public mais n’avaient pas du tout la capacité de les réaliser elles-mêmes. Elles faisaient alors appel à des sous-traitants qui des fois travaillaient eux-mêmes avec d’autres sociétés ce qui au final conduisait à un manque de qualité. On peut comprendre cette analyse mais il ne faut pas interdire, il faut surtout pratiquer des adjudications cohérentes à des entreprises disposant des moyens et de la taille nécessaire pour réaliser les travaux requis.

Le renchérissement des salaires est un gros dossier. Qu’en est-il?

Ces dix dernières années, l’indice suisse des prix à la consommation pour le renchérissement est resté stable. Depuis la crise, il s’élève entre 3 et 3,5%. Il est très difficile pour un grand nombre d’entreprises, et ce dans de nombreux secteurs, de le compenser intégralement ce renchérissement. Elles ne pourraient plus être compétitives. Les négociations avec les syndicats sont compliquées puisqu’ils souhaitent une totale compensation. Nous devons donc trouver une solution juste. Aujourd’hui, une hausse en % sur le montant du salaire de base privilégierait les gros salaires. Un montant de compensation unique en francs pour tous serait plus équitable. Ces montants correspondraient, par exemple, à la hausse du coût du logement, de l’énergie ou encore de la nourriture. Il faut avoir des idées nouvelles puisque la proposition d’une augmentation à hauteur de 3,5% avec une part de 2% au mérite a été refusée par les syndicats. Cette situation de crise oblige à des négociations autour de nombreuses conventions collectives. Nous pensons que d’ici l’automne elles aboutiront et que nous pourrons construire l’avenir sur des bases solides pour toutes les parties.

Autre sujet d’importance : la réforme du 2e pilier. Quel rôle y joue l’UVAM?

Le taux de conversion de 6,8% ne correspondait plus à la réalité de l’espérance de vie, il fallait le revoir. Pour ce faire, le Parlement a définitivement adopté en votation finale la réforme du 2e pilier. Ainsi, le capital constitué durant le temps d’une activité professionnelle aboutira à une rente plus petite mais des compensations sont prévues pour la génération transitoire. De plus, les bas salaires, les personnes actives à temps partiel et les jeunes profiterons de cette révision. Maintenant tout ceci va être soumis à la votation du peuple. L’UVAM a pour but de faire comprendre au plus grand nombre l’importance d’accepter cette réforme pour sauver notre système de retraite. C’est un rôle important que nous avons et nous mettrons tout en œuvre pour le mener à bien.

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