Vincent Subilia

CCIG – Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

 

2 jubilés d’importance

Fondée en 1865, la CCIG fête cette année ses 160 ans. Autant de décennies où tout a été mis en œuvre pour défendre, promouvoir, offrir et servir, tous les acteurs de l’économie genevoise pour rendre toujours plus fort et attractif le canton. Depuis le 1er mai 2015, l’histoire s’est accélérée avec l’arrivée à sa direction de Vincent Subilia qui, accompagné d’équipes aussi impliquées que lui, multiplie les projets d’envergure pour un rayonnement local, international avec un dynamisme omniprésent. Pour nous parler de ces 2 histoires qui s’entremêlent, il revient pour nous sur le passé, le présent et le futur.

Par qui et pourquoi la CCIG a-t-elle vu le jour ?

Alors que Genève connaît, au 19e siècle, des bouleversements de taille, comme la Constitution de 1847 ou encore la création des Rentes genevoises, le bouillonnement qui en découle contribue, entre autres, au renforcement des échanges commerciaux. Sous l’impulsion d’Ernest Pictet, différents hommes d’affaires, entendent bien être partie prenante de cette effervescence et décident de se fédérer. Pour ce faire, ils fondent en 1865, la Chambre de commerce de Genève, pour assurer dans un premier temps la promotion et la défense des intérêts de l’horlogerie-bijouterie. L’histoire est en marche !

Comment ont évolué ses missions et ses buts au fil des années ?

Les fondements de la CCIG sont restés bien ancrés, depuis ses premières heures à aujourd’hui. Son rôle dans le développement économique n’a pas changé en 160 ans. Par contre, elle a su et sait grandir, évoluer, s’adapter et s’ouvrir à toutes les mutations, pour preuve l’ajout du mot industrie à son nom en 1961. On peut imaginer durant toutes ces années combien les adaptations à une société en perpétuel mouvement ont été abondantes et elles continuent à l’être. Aujourd’hui, le nombre record de membres qu’elle compte, quelque 2600, atteste de l’intérêt qu’on lui porte pour ce qu’elle offre aux adhérents, de l’entrepreneur individuel à la multinationale.

Quels sont pour vous les 3 moments phares de son histoire ?

Question difficile, tant il y en a ! Je vais démarrer avec la création à Genève en 1963 du carnet ATA, une nouveauté mondiale qui permet aujourd’hui encore de franchir les frontières, pour une durée déterminée, sans droit de douane, ni taxe. Pour preuve de son intérêt, il est utilisé dans plus de 90 pays. En deuxième, je pense à l’énergie déployée, en 2019, en faveur de la réforme de la fiscalité des entreprises (dite RFFA). Un des fondements de la CCIG est de faire entendre la voix de l’économie dans le champ politique et là, nous nous sommes mobilisés au quotidien. Cheffe de fil de cette mère de toutes les batailles, l’acceptation a été un moment fort de l’histoire de la Chambre. Pour finir, je m’arrêterai sur le Congrès mondial des chambres de commerce que nous avons organisé à Genève, en 2023. 1500 participants, 120 pays présents, 60 orateurs de premier plan, dont des ministres, des acteurs de l’économie mondiale et locale… 3 jours très intenses où le multilatéralisme, dont Genève est le berceau et le bastion, et qui est aujourd’hui à risque, a été le fil conducteur des discussions. Des échanges rares et précieux qui nous valent de voir ce moment marquant cité en exemple. Une très belle réussite, selon nos hôtes.

Et demain ?

Plus que jamais, nous serons présents pour nos membres. Pour preuve, nous avons, à l’occasion de notre dernière assemblée générale, dévoilé 5 nouvelles initiatives, dont une qui me tient spécialement à cœur, la Fondation Carbone. Elle a pour vocation d’accompagner les adhérents qui le souhaitent vers la transition énergétique. Parce qu’il est impossible de composer sans elle mais que pour autant l’économie doit continuer à exister, nous proposons, par exemple, des solutions pratiques pour la diminution de l’empreinte carbone. Beaucoup y sont sensibles raison pour laquelle nous sommes là pour les aider et les épauler dans leurs démarches.

De votre côté, vous fêtez 10 ans de présidence de la CCIG. Quel est votre parcours ?

Vaudois d’origine (et à moitié belge, par ailleurs), j’ai mené des études de droit en Suisse et à l’étranger puis obtenu mon brevet d’avocat à Genève, et étudié et travaillé sur plusieurs continents, autant dans des cabinets d’avocats que dans une grande banque, et plusieurs entreprises et institutions. Toujours animé d’un intérêt pour la dimension internationale, attiré par la politique, j’ai également suivi, au Graduate Institute, une formation en relations internationales. La diversité de mon parcours me vaut d’avoir été régulièrement en contact avec la réalité du terrain, un paramètre essentiel pour le rôle qui m’est dévolu. Aujourd’hui, j’ai le très vif plaisir de fêter mes dix ans de « maison », à la CCIG ; un engagement au quotidien enrichi par d’autres investissements connexes notamment comme député au Grand Conseil, mais également auprès d’une quinzaine d’institutions, à Genève, en Suisse et à l’étranger, au sein desquelles je porte – avec conviction et détermination – la voix de notre économie.

Comment définiriez-vous votre rôle ?

Je me considère comme un privilégié puisque j’exerce ma passion. La CCIG est une vraie valeur ajoutée pour le marché économique, elle est, entre autres, créatrice d’emplois. Si je suis accompagné par des collaborateurs de talent, pour la voir être toujours plus forte et plus présente, la dirigeant, je dirai que je tiens le rôle de modeste « ambassadeur » genevois de l’économie, mais je ne suis pas le seul dans ce canton dynamique et attractif.

Vous avez une passion dans la vie ?

Mes trois enfants ! Dès que je le peux, je leur consacre un maximum de temps. J’affectionne aussi les défis, ils m’aident à me surpasser et m’obligent à aller toujours plus loin. Ainsi, j’ai gravi le Kilimandjaro ou le Mont-Blanc ; des défis exigeants où le mental prend le relais sur le physique. L’enthousiasme est le meilleur carburant, et la vie est ma vraie passion.

Et demain, pour vous ?

Toujours m’investir, créer, innover pour la CCIG mais aussi pour notre faîtière des chambres de commerce suisses et du Liechtenstein puisque j’y ai été élu président, en mai dernier. Je vais également continuer à siéger au sein du Conseil de la fédération mondiale des chambres, ainsi qu’auprès d’Eurochambres, faîtière européenne. Autant d’implications où je peux assouvir mes passions pour le développement de l’économie sur le plan local comme international.

CCIG – Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève
Boulevard du Théâtre 4 – CH-1204 Genève
Tél. +41 22 819 91 11
cci@ccig.chwww.ccig.ch

Photos: © Mez Photographie